La PMA pour toutes accessible dès 18 ans : Jean-Louis Touraine fait "confiance aux professionnels" pour identifier les demandes "légitimes"

Jean-Louis Touraine à l'Assemblée Nationale
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Cédric Chasseur , modifié à
Invité du grand journal du soir sur Europe 1, le député LREM Jean-Louis Touraine s'est voulu rassurant après les réserves émises par l'Académie de Médecine sur l'extension de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes célibataires. 
INTERVIEW

Exercice de pédagogie pour Jean-Louis Touraine, deux jours avant l'étude par l'Assemblée Nationale du projet de loi révisé sur la bioéthique, dont il est le rapporteur. Invité d'Europe 1, dimanche soir, le député LREM a promis que si la PMA allait bien être ouverte à toutes les femmes, les demandes seraient étudiées au cas par cas. Pour cela, le parlementaire fait "confiance aux professionnels, plutôt que d'inscrire dans la loi des critères théoriques qui ne s'appliquent pas à chaque situation pratique." Selon Jean-Louis Touraine, si rien n’empêchera donc théoriquement une femme dès 18 ans de faire une demande de PMA, ses chances d'en obtenir l'autorisation dans la réalité sont très minces.

Pour étayer ses propos, le rapporteur du projet de loi bioéthique se base sur ce qu'il se fait chez nos voisins. Notamment en Belgique, où "20% des demandes sont récusées par les professionnels", celles qui ne correspondent pas à une "légitimité, à une capacité pour la femme de conduire à terme son projet de développement de famille."

Le souvenir de la loi sur l'IVG

S'il entend les réserves de l’Académie de Médecine sur son texte, Jean-Louis Touraine s'étonne par ailleurs "que cela n'intervienne que maintenant", après deux ans de concertation sur la question. "Il est un peu tard pour le dialogue", selon le député du Rhône, qui se dit toutefois prêt à jouer les intermédiaires pour organiser une rencontre entre les membres de l’Académie et les associations qu'il a rencontré dans le cadre de la loi bioéthique.

Il rappelle également le souvenir de 1975, dans une France où l'on pratiquait "des interruptions de grossesses illicites." Si l'Etat n'avait pas légiféré jusque là, il est alors apparu "qu'il fallait réfléchir", à savoir "maintenir la prohibition" ou donner le droit aux femmes "de décider ce qu'elles font de leur corps." C'est la même chose aujourd'hui pour Jean-Louis Touraine qui se demande "s'il est légitime que nous restions dans un conservatisme tel que nous n'acceptions pas comment vivent nos concitoyens."