Ils étaient plus de 4.000 sur la ligne de départ, ils ne seront plus que 1.100 dimanche pour le second tour. La conséquence de dizaines de désistements - plus de 210 au total - censés bâtir un front républicain et faire barrage à la déferlante du Rassemblement national.
Rien qu'au Nouveau Front Populaire, ils sont près de 130 à s'être retirés de la course à la députation. Tous les candidats de l'alliance arrivés en troisième position dans les circonscriptions où le Rassemblement national est en position de l'emporter se sont effacés. Seule exception : Magali Crozier qui se maintient dans l'Hérault face au RN Julien Gabarron et la candidate Divers Droite Emmanuelle Ménard.
Cette stratégie de retrait bénéficie par exemple à l'ancienne Première ministre et Elisabeth Borne, au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ou encore à l'ancien patron des députés LR, Olivier Marleix. Plus de 80 membres du camp présidentiel se sont également retirés. Ils ne sont que trois à rester en lice dans des triangulaires où l'alliance LR-RN est arrivée en tête. C'est par exemple le cas du candidat Horizons Graig Monetti à Nice face à Éric Ciotti.
Une majorité absolue plus difficile à obtenir pour le RN
Ces désistements changent également la nature profonde de la confrontation politique de départ. Dans ce contexte, si le RN peut toujours espérer glaner une majorité absolue, elle sera mécaniquement plus difficile à atteindre puisqu'il y aura davantage de réserves de voix pour le Nouveau Front Populaire et la Macronie.
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Tout va donc résider dans le choix opéré par les électeurs des candidats qui se sont désistés. Iront-ils vraiment voter pour les adversaires du RN ? Feront-ils le choix de l'abstention, du vote blanc, voire du RN ? Le scénario imaginé par Emmanuel Macron d'un gouvernement technique bâti sur une coalition sans LFI, mais allant des LR aux communistes, reste par ailleurs envisageable. On parle notamment de Valérie Rabault ou de Boris Vallaud chez les socialistes pour prendre la tête de ce gouvernement de coalition.