C'est le serpent de mer du gouvernement. Le projet de loi immigration doit être examiné au Sénat à partir du 6 novembre. Le texte initial, à savoir l'article 3 de ce projet de loi, prévoit la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers "en tension". L'aile gauche de la majorité présidentielle tient à cette mesure tandis que la droite réclame son retrait. Si le flou demeure sur ce que décidera le gouvernement, en coulisses, les lignes bougent.
Ne pas se mettre les Républicains à dos
L'exécutif n'écarte plus l'hypothèse de retirer l'article 3 de ce projet loi : enlever la possibilité de régulariser les travailleurs sans papiers dans les métiers en tensions n'est plus un tabou alors que jusqu'ici le gouvernement se montrait inflexible, à l'image du porte-parole Olivier Véran. "Le projet de loi a ses deux jambes. Une jambe sur les expulsions de ceux qui n'ont pas vocation à rester et une jambe pour permettre aux personnes qui ont un emploi de faire valoir leur droit à être régularisé sous conditions", a-t-il déclaré.
Mais la parole officielle du gouvernement pourrait bien être contredite par les décisions à venir. En quête de majorité à l'Assemblée, l'exécutif veut trouver une voie de passage et envisage une parade : retrait de cette mesure du projet de loi, afin de ne pas se mettre à dos les Républicains (LR) mais application de son contenu via une circulaire, autrement dit, sans vote au Parlement. De quoi électriser les débats entre une aile gauche de la Macronie qui tient à ce que le texte initial ne soit pas modifié et des LR loin d'être dupes de la manœuvre.