Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle, n'est pas convaincu par les "Panama Papers". "Ce qui est curieux, c'est de voir qu'il n'y a pas un seul nord-Américain puissant dans la liste donnée par les journaux", a estimé lundi le cofondateur du parti de gauche dans un communiqué. "Ouf ! D'ailleurs la liste des États mentionnés est tout à fait politiquement correcte, on voit bien qu'il n'y a pas de voyous dans certains pays", a-t-il poursuivi, interrogeant: "Est-ce crédible? La presse libre est-elle si indépendante ?"
"Listes expurgées par les journaux". Après Edward Snowden qui a révélé les écoutes généralisées de la NSA et Julian Assange, créateur de Wikileaks, Mélenchon a regretté que ce soit "la troisième fois que nous avons le plaisir d'avoir des listes expurgées par les journaux". Alors que Vladimir Poutine est notamment mis en cause, le député européen a estimé qu'"une vérité en cache souvent une autre dans le monde actuel". Mais au-delà, a-t-il commenté, "la fraude fiscale mine le monde et met les États en péril, si les impôts et cotisations sociales étaient payés par tous, il n'y aurait plus aucun déficit des budgets des États ni des comptes sociaux".
Vive réaction russe. Jean-Luc Mélenchon a enfin rappelé qu'en 2008, "au G20, Obama et Sarkozy prétendaient mener une 'lutte implacable contre les paradis fiscaux', une liste noire de onze pays, dont Panama, avait été établie, qui fut bien vite close et effacée: tout le monde était censé s'être mis aux normes... Mensonge et enfumage comme d'habitude". L'opération "Panama papers", l'enquête d'un consortium d'investigation révélant un vaste scandale d'évasion fiscale impliquant de hauts responsables politiques, des sportifs ou des milliardaires, a suscité lundi une onde de choc mondiale et une très vive réaction de la Russie.