Valérie Pécresse ne donnera pas de consigne de vote pour le second tour de la présidentielle, mais dira pour qui elle vote, a-t-elle annoncé ce vendredi sur France Inter. "Je dirai pour qui je vote, mais pas de consigne", a répondu la candidate LR à la question d'un auditeur. "Je ne donnerai jamais de consigne aux Français parce que les Français sont libres et c'est eux qui votent", a-t-elle ajouté, interrogée depuis Lyon où elle a tenu jeudi soir son dernier meeting.
"Je souhaite que les Français me placent au deuxième tour. Qu'ils ne soient dupes d'aucun faussaire de la droite. Si tel n'était pas le cas, comme je l'ai toujours fait, je dirai clairement quel sera mon vote et je dirai le chemin que je pense le bon pour la France", a ensuite tweeté Valérie Pécresse.
"Je pense que c'est une décision sage", a réagi sur franceinfo Marine Le Pen, donnée par les sondages au second tour avec le président sortant Emmanuel Macron. Pour la candidate du Rassemblement national, "c'est un changement de jurisprudence chez LR" qui démontre que le parti, "probablement extrêmement divisé", "n'a pas du tout envie d'être emmené comme un troupeau de moutons vers Emmanuel Macron, comme ça a été le cas en 2017".
Pécresse ne souhaite pas de poste au gouvernement en cas de réélection de Macron
Réponse négative également de Valérie Pécresse à la question de savoir si elle accepterait un poste au gouvernement en cas de réélection d'Emmanuel Macron : "Non, je ne souhaite pas avoir de responsabilité avec un président de la République qui fait une politique que je réprouve, qui n'est pas la mienne".
A deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, Mme Pécresse, donnée quatrième ou cinquième dans les sondages, a de nouveau estimé que "le scénario était écrit d'avance". Le président sortant "voulait un face-à-face avec les extrêmes parce que le face-à-face avec les extrêmes c'est l'assurance réélection d'Emmanuel Macron", a-t-elle affirmé. "Le président a volontairement escamoté" la campagne, a-t-elle accusé, "et c'est pour ça qu'il y a aujourd'hui une vague de dégagisme très puissante dans le pays et une vague de colère", a-t-elle insisté, critiquant son bilan "calamiteux".
La question d'un "front républicain" face à Marine Le Pen est au coeur de la dernière journée de campagne. A gauche, Jean-Luc Mélenchon a indiqué qu'il consulterait les 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne, ce qui lui vaut les critiques de ses concurrents qui y voient une ambiguïté face à l'extrême droite, même si LFI assure que voter Le Pen au second tour "n'est pas une option". Le candidat communiste Fabien Roussel a indiqué qu'il appellerait à "empêcher l'extrême droite de mettre la main" sur la France, et la candidate socialiste Anne Hidalgo qu'elle appellerait "de toute façon à faire barrage à l'extrême droite".