Ramadan : le gouvernement accorde des visas aux imams algériens
À l'occasion du Ramadan qui débutera ce vendredi 28 février, la place Beauvau et le Quai d'Orsay ont octroyé des visas à des imams venus d'Algérie. Une décision qui suscite des réactions au sein de la classe politique, en pleine période de tensions entre la France et l'Algérie.
Le Ramadan démarre ce vendredi 28 février. Et pour l'occasion, la France décide d'accorder des visas aux imams venus d'Alger. Plusieurs dizaines de récitateurs vont venir suppléer les imams déjà présents sur le sol français à l'occasion de ce mois sacré par les musulmans. Une nouvelle qui fait réagir la classe politique.
Respecter la foi des musulmans français
Les regards se tournent vers Bruno Retailleau. Alors que le Rassemblement national accuse déjà le locataire de Beauvau d'être fort en paroles, mais faibles en actes, Éric Ciotti s'interroge, lui, sur ce "qu'attend le ministre de l'Intérieur pour agir ou démissionner".
Si l'octroi de visas dépend de la place Beauvau et du Quai d'Orsay, le gouvernement assume sa décision. Le ministère de l'Intérieur appelle ainsi à dissocier, les mesures de rétorsion souhaitées par Bruno Retailleau envers le régime algérien, et une décision qui serait vécue comme une vexation par la communauté franco-algérienne vivant en France.
"Priver des musulmans français de pratiquer leur foi à cause d'un conflit diplomatique serait contre-productif" défend un conseiller. Aux yeux de ce dernier, le risque serait qu'une telle décision serait instrumentalisée par Alger pour justifier son hostilité à Paris.
La place Beauvau dresse, par ailleurs, un parallèle avec la venue des prêtres étrangers lors de fêtes chrétiennes et rappelle que ces imams ont vocation à rentrer chez eux une fois la fin du Ramadan. Le sujet pourrait néanmoins être débattu demain lors du conseil interministériel sur l'immigration, convoqué par le Premier ministre François Bayrou.