Le ministre du Travail Olivier Dussopt a définitivement fermé la porte jeudi aux demandes des sénateurs LR sur les régimes spéciaux de retraite, que le gouvernement compte supprimer, sans toutefois toucher à la "clause du grand père". "Revenir sur la clause du grand père n'est pas ce que souhaite le gouvernement. Nous avons dit depuis le début que nous souhaitons respecter le contrat social", a dit Olivier Dussopt sur RTL, clarifiant ainsi sa position après avoir semblé ouvrir la porte dimanche à la possibilité d'accélérer la fin des régimes spéciaux.
>> LIRE AUSSI - Olivier Dussopt traité «d'assassin» par Aurélien Saintoul : «Il y a une part de théâtralisation dans l'hémicycle»
Le ministre qui entame l'examen de la réforme au Sénat confirme la position exprimée mercredi par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran qui avait affirmé que le gouvernement souhaitait supprimer les régimes spéciaux mais seulement pour les futurs embauchés.
Les embauches à partir de septembre 2023 concernées
Le projet du gouvernement prévoit l'arrêt de ces régimes spéciaux seulement pour les nouveaux embauchés à partir du 1er septembre 2023. Les salariés concernés (industries électriques et gazières, RATP, Banque de France...) déjà en poste conservent leurs avantages, conformément à la réforme.
Olivier Dussopt s'est par ailleurs montré "réservé" sur la proposition de la majorité sénatoriale (LR et centristes) de créer un nouveau type de CDI, sur le modèle des "contrats de chantier", pour inciter à l'embauche de chômeurs de plus de 60 ans.
Vers une surcote pour les mères de famille ?
"Nous sommes un peu plus réservés sur ce sujet-là, car avec la Première ministre nous n'avons pas considéré initialement que les exonérations de cotisation étaient le meilleur moyen pour l'emploi des seniors", a expliqué le ministre, sans toutefois exprimer d'opposition franche à cette idée. Il a ainsi jugé "important" que le Sénat propose de soumettre cette innovation à une concertation préalable avec les partenaires sociaux.
Olivier Dussopt a par ailleurs estimé qu'une proposition de la majorité sénatoriale d'instaurer une surcote pour les mères de famille allait "dans le bon sens". "La volonté du gouvernement est d'accompagner cette disposition", a-t-il dit, car elle permet aux femmes ayant eu une "carrière hachée" d'"éviter la décote", et à celles ayant eu une carrière complète d'obtenir une "majoration" et de faire en sorte que les trimestres gagnés au titre de la maternité ne leur aient pas été octroyés pour rien.