195 voix pour, 112 contre. Ce samedi soir, le Sénat a adopté le texte sur la réforme des retraites, qui prévoit notamment un recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Désormais, le texte doit passer ce mercredi devant une commission mixte paritaire, avant de repasser devant le Sénat, puis de retourner à l'Assemblée nationale.
"La démocratie, c'est le Parlement et ce n'est pas à la rue, ni aux syndicats de dicter"
Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat, était l'invité du Grand Rendez-vous ce dimanche. S'il s'est félicité de l'adoption du texte par les sénateurs, tout en critiquant les "tentatives d'obstructions de la gauche", le chef de file des LR au Sénat est revenu sur la possibilité d'un passage en force du texte jeudi à l'Assemblée, via l'utilisation du 49.3. Alors que dans le Journal du Dimanche, le leader de la CFDT Laurent Berger a affirmé que l'utilisation du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites serait "dangereux", pour Bruno Retailleau, "le 49.3 est une procédure brutale, mais la démocratie c'est l'application de la Constitution, ce n'est pas le pouvoir de la rue."
"La démocratie, c'est le Parlement et ce n'est pas à la rue, ni aux syndicats de dicter", a-t-il ajouté, au lendemain d'une septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui a rassemblé plus d'un million de personnes dans toute la France, selon la CGT, 368.000 selon le ministère de l'Intérieur. Si cette dernière journée de manifestation a été moins suivie que les précédentes, la colère contre la réforme des retraites ne cesse d'enfler.
Si la réforme échoue, "ce serait dramatique pour le pays"
Et le texte n'est pas non plus définitivement voté. Il doit encore passer devant une commission mixte paritaire à partir de mercredi. Si Bruno Retailleau se dit "confiant", il a souligné que "le Sénat ne laissera pas piétiner ses acquis. Nous avons enrichi le texte sur plusieurs points comme la politique familiale, la fraude ou les séniors. Ce sont des lignes importantes et on ne les laissera pas piétiner par le gouvernement", a-t-il insisté.
Si cette étape est franchie, le texte retournera ensuite devant le Sénat, avant de repasser à l'Assemblée nationale pour un dernier vote. Si le gouvernement décide de ne pas utiliser le 49.3 et qu'il n'obtient pas de majorité à l'Assemblée jeudi, la réforme pourrait encore échouer. Une situation impensable pour Bruno Retailleau. "Si [la réforme échoue] dans le cas d'un mauvais calcul, ce serait dramatique, évidemment pour Emmanuel Macron et la Première ministre, ce qui ne serait pas pour moi un drame indépassable. Mais ce serait dramatique pour le pays", a-t-il insisté au micro du Grand Rendez-vous.