"Un enseignant devant chaque classe en septembre", telle était la promesse du ministre de l'Éducation nationale avant les vacances d'été. Mais à quelques jours de la rentrée, 4.000 postes sont encore à pourvoir. À Créteil, malgré le recrutement de 1.000 contractuels, la situation est tendue. Pap Ndiaye se rend au rectorat de Créteil ce mardi matin. Quatre mois après sa nomination, cette rentrée est son premier véritable test.
De nombreux sujets brûlants
Le ministre de l'Éducation nationale est très prudent depuis sa nomination. Pap Ndiaye va devoir s’affirmer et prendre rapidement des décisions fortes : pénurie de professeurs, mixité sociale dans les établissements ou encore réforme du lycée professionnel, les sujets brûlants ne manquent pas en cette rentrée.
Pris en tenaille entre deux lignes
En mai dernier, cet intellectuel, novice en politique, arrivait rue de Grenelle, avec la double étiquette d’anti-Blanquer et d’homme de "gauche". Il incarnait alors une promesse de rupture, une manière certainement pour l’exécutif de donner des gages aux enseignants qui ont souvent pesté ces cinq dernières années contre les décisions d’Emmanuel Macron en matière d’éducation.
Trois mois après, Pap Ndiaye apparaît toujours comme pris en tenaille entre d’un côté la ligne laïque universaliste, portée par son prédécesseur Jean-Michel Blanquer, et la ligne multiculturaliste défendue par une partie de la gauche et en particulier la Nupes.
Comment concilier ces deux visions aussi opposées ?
Pour le moment, le ministre de l’Éducation nationale a livré peu d’éléments de réponses, optant surtout pour la discrétion. Souvent muet lors de ses déplacements, il s’est montré jusqu’ici plutôt consensuel lors de ses rares prises de paroles. Une manière certainement de se protéger.
Car il le sait, quoi qu’il fasse, il risque d’être critiqué. Accusé d’en faire trop ou pas assez. Pour autant, en politique et à un poste aussi exposé, la méthode consistant à souffler le chaud et le froid ne peut durer qu’un temps.