Les débats sur la réforme des retraites reprennent ce mercredi à l'Assemblée nationale au lendemain d'une mobilisation moins suivie, mais qui reste déterminée à s'inscrire dans la durée. 757.000 personnes ont manifesté en France selon le ministère de l'Intérieur, près de deux millions selon la CGT et l'intersyndicale. Invité d'Europe Matin mercredi, le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, est revenu sur ce projet de loi qu'il juge injuste. "Si vous demandez des efforts, il faut de l'équité, mais au même niveau, pas un petit bout d'équité, pas une pincée d'équité", a-t-il appuyé au micro d'Europe 1.
Xavier Bertrand fixe trois conditions pour soutenir la réforme des retraites
La réforme des retraites n'est acceptable qu'aux trois conditions suivantes selon le président de Nous France : respecter le principe des 43 annuités qui permettent de partir avant 64 ans, mettre fin aux régimes spéciaux et faire en sorte que les femmes puissent partir à la retraite à 65 ans au lieu de 67 ans. "Les femmes partent aujourd'hui à la retraite, pour beaucoup d'entre elles à 67 ans, c'est une vérité qu'il faut entendre. Il faut qu'on leur fasse gagner deux années", a-t-il déclaré avant de rappeler qu'il ne s'agit pas de conditions de blocage mais d'amélioration.
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Travailler plus longtemps ou payer plus d'impôts
"Le discours de vérité est simple : soit on accepte de travailler plus longtemps, soit on accepte de payer plus de cotisations et plus d'impôts, donc entamer encore plus le pouvoir d'achat. Inimaginable. Ou alors que les pensions des retraités baissent. Inimaginable aussi. La seule solution c'est de bosser un peu plus longtemps", tranche le président de la région Hauts-de-France.
La position des Républicains est essentielle pour que l'exécutif puisse faire passer sa réforme et Xavier Bertrand le sait : "Ce sont les Républicains qui peuvent faire plier un gouvernement qui ne veut pas entendre le message des Français qui manifestent."
"Les Français ne sont pas rancuniers mais ils ne sont pas amnésiques"
Si l'exécutif ne bouge pas sur certains points de sa réforme des retraites, et n'entend pas les conditions posées par Xavier Bertrand, le président de Nous France dit craindre le divorce entre le gouvernement et les Français. "Les Français ne sont pas rancuniers mais ils ne sont pas amnésiques. On ne réforme plus les retraites en 2023 comme on le faisait en 2003. 20 années se sont écoulées et c'est la raison pour laquelle je pense que beaucoup de Français peuvent partir à 64 ans, mais pas tous. Pas celui qui est cabossé, abîmé par le travail, pas celui qui a commencé à travailler très jeune", a-t-il conclu.