Sanction des élèves perturbateurs, doublement des cours d'éducation civique, possible "atténuation" de "l'excuse de minorité"... Jeudi, le Premier ministre Gabriel Attal a présenté une liste de mesures pour lutter contre la violence des jeunes. En cause : une multiplication de rixes et agressions impliquant des mineurs ces dernières semaines. Mais pour Malika Sorel, numéro 2 sur la liste Rassemblement national aux élections européennes, ces annonces ne sont pas suffisantes. Invitée du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, l'essayiste considère que face aux violences des jeunes, Gabriel Attal "donne le sentiment d'être un spectateur impuissant".
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"C'était la lamentation : 'comment en est-on arrivé là ? Comment cela est-il possible ? L'école doit rester un sanctuaire...' Monsieur le Premier ministre, ça fait très longtemps que l'école n'est plus un sanctuaire", a-t-elle répondu à Gabriel Attal.
"Gabriel Attal se trompe sur un certain nombre d'aspects"
Avant d'ajouter que "dans [ce] moment de gravité", Gabriel Attal "aurait dû rester [ministre de] l'Éducation nationale", où il avait notamment interdit le port de l'abaya à l'école. Selon Malika Sorel, "l'école joue un rôle extrêmement important, mais la famille [passe] avant. On a tendance à penser que la citoyenneté se construit dans l'école, c'est faux. La citoyenneté se construit d'abord dans la famille et ça avait été mis en évidence par beaucoup de travaux de chercheurs", avance la numéro 2 sur la liste de Jordan Bardella. "Ce qui est transmis dans la famille, si c'est en opposition avec le projet et avec ce que les enseignants transmettent à l'école, l'enfant va spontanément devoir arbitrer entre la figure du maître et la figure du parent. Et vous imaginez bien que l'enfant va choisir son parent."
Selon elle, "Gabriel Attal essaie de comprendre ce qui se passe et il se trompe sur un certain nombre d'aspects : par exemple, il dit que [la violence] est le fait de la solitude des jeunes. C'est absolument faux. C'est justement parce qu'ils vivent au sein de groupe et que le groupe les oblige à se comporter de telle manière que l'État a empêché l'émancipation. C'est un mauvais diagnostic", conclut Malika Sorel au micro du Grand Rendez-vous.