Gabriel Attal s'est rendu à Nice ce lundi matin, accompagné du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti et de la ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Sarah El Haïry. Le Premier ministre a inauguré un internat éducatif destiné aux élèves décrocheurs, une promesse de son discours de politique générale en janvier dernier. Un établissement où, pendant deux semaines de vacances scolaires, une vingtaine d'élèves de 13 à 16 ans seront encadrés par des éducateurs spécialisés. L’expérimentation, qui a lieu pendant les vacances scolaires et sur la base du volontariat, doit permettre d’extraire les jeunes en difficulté de leurs quartiers, avant qu'ils ne tombent dans la délinquance.
Une illustration du "choc d'autorité" souhaité par le Premier ministre
Passer des paroles aux actes est l'objectif de Gabriel Attal, quatre jours après son discours à Viry-Châtillon sur la délinquance des mineurs. À sa demande, des élèves décrocheurs vont être encadrés pendant 15 jours par des éducateurs spécialisés. Au programme : une immersion totale et un encadrement strict opéré par des réservistes de la gendarmerie (réveil à 7h, levée des drapeaux et toute une série d'activités sportives, éducatives et culturelles) avec également des cours de rattrapages pour tenter de ramener ces jeunes dans le droit chemin.
"Soit je vais au bled les deux mois de vacances, ou sinon je vais les deux semaines ici. Du coup, je préférerais choisir ici", admet un jeune au micro d'Europe 1. Alors que les jeunes sont inscrits sur la base du volontariat, les parents, eux, ont parfois du mal à trouver les bons remèdes. "J'espère qu'à la fin de ce séjour, ils puissent sortir avec beaucoup plus de valeurs, beaucoup plus de respect", attend une mère de famille. Sur place, Gabriel Attal tient à rassurer les familles. "On va inciter davantage au placement de ces jeunes en internat pour leur donner un cadre, leur rappeler quelles sont les règles et les couper de mauvaises fréquentations", assure la Premier ministre.
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Une expérimentation bientôt généralisée à l'ensemble du territoire ?
L’initiative, coordonnée avec le ministère de la Justice, se veut une illustration du "choc d’autorité" souhaité par Gabriel Attal. "Des dizaines de milliers de places d’internat sont désespérément vides", déplorait-il jeudi dernier. En quête de résultats concrets après 100 jours passés à Matignon, le Premier ministre dit vouloir responsabiliser les parents défaillants et aider ceux qui peuvent être dépassés. "Je pense que l'internet, c'est une très bonne solution, ça permet de couper un jeune de ses mauvaises fréquentations. Ça permet de redonner un cadre, lorsque, à la maison, c'est difficile d'en donner parce qu'il y a d'autres frères et sœurs", a réaffirmé le chef du gouvernement ce lundi. En cas de réussite, le dispositif pourrait être généralisé à l’ensemble du pays.