L'Assemblée nationale a donné vendredi son feu vert à une expérimentation destinée à évaluer les propriétés médicales du cannabis. Europe 11 a listé pour vous les principales questions qui se posent, alors que ce test doit débuter l'année prochaine.
À qui va s'adresser le cannabis médical en France ?
Les experts ont retenu cinq cas : les douleurs neuropathiques, des épilepsies sévères, la sclérose en plaque, le cancer, pour soulager les patients sous chimiothérapie, ainsi que les cas de fin de vie, c’est-à-dire les personnes en soins palliatif.
Quels sont les effets attendus ?
La promesse du cannabis médical : un effet antidouleur, un effet orexigène - c'est-à-dire qui augmente l'appétit - ou encore un effet anti-nausée. La drogue sera testée sur des malades pendant deux ans.
Qui pourra participer à l'expérimentation ?
Tout le monde, il n'y a pas de limite d'âge qui a été fixée. Ce qui signifie que même les enfants malades pourraient participer à la phase de test.
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Y a-t-il un risque d'effets secondaires ?
On ne sait pas encore. Pour limiter les risques et surveiller l’apparition d’éventuels effets secondaires, le produit sera administré aux patients aux doses les plus faibles. Commercialisés, ces médicaments seront également disponibles à la vente sous plusieurs formes et plusieurs dosages, car certaines douleurs nécessitent que le produit soit très concentré et agisse vite. Par exemple, les huiles et les fleurs séchées en inhalateur ont un effet presque immédiat, alors que le cannabis sous forme buvable, lui, agit plus durablement tout au long de la journée.
Où est produit ce cannabis thérapeutique ?
Dans un premier temps, il faudra importer ce cannabis depuis des pays qui l'autorisent déjà à des fins médicales comme le Canada, les États-Unis ou Israël. Restera ensuite en France à fixer un cadre légal et à trouver notamment un modèle de distribution.
Parmi les questions encore en suspens : est-ce que les malades qui auront le droit d’utiliser ces produits et qui auront donc une ordonnance, pourront s’en procurer dans les pharmacies ou directement chez le producteur, comme au Canada ? Est-ce que ces médicaments seront remboursés par la Sécu comme en Allemagne ou à la charge des malades comme aux Pays-Bas ?
Est-ce que le débat sur la légalisation du cannabis est relancé ?
Non, ce sont deux débats distincts. En juin dernier, près de 70 médecins, chercheurs et personnalités politiques se sont dites favorables, au nom du pragmatisme, à la légalisation du cannabis récréatif. Le gouvernement a réagi de manière tranchée en rappelant que cette question n’était pas à l’ordre du jour. Et, vendredi, le chef de l'État lui-même a dit qu'il n'était "pas favorable" à la légalisation du cannabis récréatif.