Najat Vallaud-Belkacem a présenté mercredi la nouvelle carte de l'éducation prioritaire, applicable dès la rentrée 2015. L'objectif est de réduire l'échec scolaire et de promouvoir l'égalité des chances à l'école. "Un enfant d’ouvrier ou d’employé a deux fois moins de chances d’avoir le bac qu’un enfant de cadre supérieur", a rappelé la ministre, mardi soir, sur TF1. Repensée dans le cadre des évaluations des politiques publiques (EPP), la carte sera actualisée tous les quatre ans.
Un objectif louable, donc, mais la locataire de la rue de Grenelle devra convaincre les enseignants et les parents qui, depuis plusieurs semaines, manifestent contre l'exclusion d'établissements du dispositif. Que faut-il savoir sur cette nouvelle répartition des "Réseaux d'éducation prioritaire" (Rep) ? Europe 1 fait le point.
>>> Pour savoir si le collège de votre enfant est concerné, cliquez ici. Le principe : chaque collège qui bénéficie du classement REP en fait profiter les écoles primaires et maternelles de son réseau.
Les REP, c'est nouveau ? Non. Cette refonte de l'éducation prioritaire a été initiée par le prédécesseur de Najat-Vallaud Belkacem, Vincent Peillon. Les REP (Réseaux d'éducation prioritaire) et REP+ (Réseaux d'éducation prioritaire renforcés) ont démarré à la rentrée 2014 dans une centaine de réseaux "préfigurateurs". La réforme finira d'être mise en place à la rentrée 2015.
Découvrez la nouvelle carte de l'éducation prioritaire #REP → http://t.co/SiClCtIA3I #LEcoleChangepic.twitter.com/uDJoyfEP77— Education nationale (@EducationFrance) 17 Décembre 2014
Combien d'établissements sont concernés ? La nouvelle carte, applicable à la rentrée 2015, comprendra toujours 1.082 réseaux soit près de 1.000 collèges et 8.000 écoles. Un collège référent sera à la tête de chaque REP, pour travailler en partenariat avec les écoles qui lui envoient des élèves.
Le label REP, ça change quoi ? Les établissements concernés auront des moyens supplémentaires. Au niveau des élèves, un accompagnement renforcé pour les sixième est prévu avec un aide aux devoirs ou du tutorat. Et si l'établissement est en REP+, les enseignants bénéficieront d'heures libérées pour travailler en petits groupes avec les élèves et rencontrer régulièrement les parents. Les moyens accordés à un établissement classé en REP concernent aussi les enseignants. Des primes augmentées pour attirer et garder les profs dans les établissements les plus difficiles sont prévues.
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Pourquoi la réforme fait des mécontents ? Ces dernières semaines, des parents et des enseignants ont multiplié les occupations d'écoles et collèges dans plusieurs académies, notamment en Seine-Saint-Denis ou à Toulouse pour dénoncer la sortie d'établissements scolaires du nouveau dispositif.
Comment la ministre tente de rassurer ? Najat Vallaud-Belkacem a assuré lundi soir sur TF1 qu'elle n'allait "pas laisser tomber ceux qui sortent de ZEP". "Ceux qui en sortent, vous ne perdez pas vos avantages du jour au lendemain, on les maintient pendant trois ans", a affirmé la ministre de l'Education. Et ce, grâce à la réforme de "l'allocation des moyens" censée permettre "aux écoles, aux collèges, aux lycées, de recevoir des moyens proportionnés, non seulement à leur démographie, mais aussi aux difficultés sociales et scolaires de leurs élèves".