De nombreux saisonniers manquent à l'appel pour couper les sapins pendant plus d'un mois, à partir de novembre. L’Association Française du Sapins de Noël Naturel, l'AFSNN, tire la sonnette d’alarme. Leurs effectifs sont, à ce stade de l’année, normalement constitués. Mais en ce début du mois d'octobre, la situation est critique.
Une nouvelle génération pas assez formée ?
Jean-Christophe Bonoron est vice-président de l’AFSNN et producteur de sapins à Montsauche-les-Settons dans la Nièvre dans le Morvan, de type Nordmann et Nobilis. Sur trente candidats, il lui en manquera une dizaine. "C'est énorme", assure-t-il. "On a bien arrangé les choses, même au-delà de ce qu'on pouvait faire. On leur offre le logement, un salaire au-dessus du Smic, on leur passe un véhicule pour aller faire leurs achats. On les materne et malgré ça, ça ne les décide pas pour venir."
Le vice-président se retrouve dans la même situation que les restaurateurs et les arboriculteurs ont connu plus tôt dans l'année. "Je pense qu'on a affaire à une catégorie de jeunes qui n'a pas été formée aux travaux extérieurs. C'est ça le souci qu'on a tous, c'est que tous les métiers manuels ont été décriés pendant de nombreuses années. C'était pas bien de travailler avec ses mains. Aujourd'hui, on en paye le prix."
Le risque, c'est de ne pas pouvoir faire tout le travail demandé. "C'est une période qui est très courte, donc il faut que ça aille très vite et il nous faut toujours un certain nombre de personnes pour pouvoir faire le travail correctement", explique Jean-Christophe Bonoron. "On ne pourra pas tout faire si on n'a pas les hommes en face." Une situation que redoute la filière à l'approche des fêtes, et qui pourrait se répercuter sur les Français.