"Rien n'a avancé vraiment." Un an après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne, à Marseille, Maël était dans les rues de la cité phocéenne samedi après-midi, pour une nouvelle manifestation contre le fléau du mal-logement qui ronge la ville. Lui qui a été délogé après ce triste 5 novembre 2018 avec son épouse et son bébé a depuis réussi à avoir un logement temporaire, sans solution pérenne. Il a donc défilé aux côtés de plusieurs centaines de personnes. Entre indignation et ras-le-bol, ces militants, travailleurs sociaux et délogés espèrent faire pression à un mois et demi du premier tour des élections municipales. Pour eux, il est primordial que le mal-logement soit au centre des débats.
"On est encore dans l'urgence"
"Ce qui est le plus désolant, c'est que des gens sont toujours délogés aujourd'hui", rappelle Maël au micro d'Europe 1. "Il faut se rendre compte : il y a quinze immeubles qui sont évacués par mois. On a l'impression que malgré toutes les mobilisations, ils sont traités comme les premiers jours. On est encore dans l'urgence, on donne dix minutes pour sortir de l'immeuble sans fournir les arrêtés. C'est totalement illégal."
À l'approche des élections municipales, Maël veut donc faire du mal-logement "un sujet primordial". "Il faut des engagements fermes [sur] une vraie prise en charge", explique-t-il. "L'urgence n'a jamais été gérée par cette municipalité, [il faut qu'elle le soit] par la prochaine."
Certains militants associatifs comptent même s'inscrire directement dans le processus politique en rejoignant une liste citoyenne, "le pacte démocratique", lancée l'été dernier dans le but, notamment, d'avancer sur la question du mal-logement.