À Polytechnique, près d'une étudiante interrogée sur quatre affirme avoir été victime d'agression sexuelle
Près d'une étudiante sur quatre de l'école Polytechnique déclarent avoir été victime d'une agression sexuelle depuis le début de sa scolarité dans l'établissement et onze au total disent avoir été victimes de viol ou de tentatives de viol, selon une enquête réalisée par l'école.
Près d'une étudiante sur quatre de l'école Polytechnique déclarent avoir été victime d'une agression sexuelle depuis le début de sa scolarité dans l'établissement et onze au total disent avoir été victimes de viol ou de tentatives de viol, selon une enquête réalisée par l'école.
Une enquête interne lancée
Le questionnaire, mené du 19 janvier au 6 février, en concertation avec les étudiants, "fait suite aux agissements commis à CentraleSupélec. On a décidé de réagir immédiatement en lançant une enquête nous-mêmes pour savoir ce qu'il en était à l'école Polytechnique", a dit mardi à l'AFP François Bouchet, directeur général de la prestigieuse école d'ingénieurs, confirmant une information du journal Le Monde. La direction de CentraleSupélec a saisi la justice l'automne dernier après qu'une enquête menée auprès des élèves avait révélé une centaine d'agressions sexuelles et viols lors de l'année universitaire 2020-2021.
À Polytechnique, le questionnaire a été rempli par environ 2.100 jeunes sur les 3.300 ayant intégré l'X entre 2018 et 2021, "soit plus de 60% de réponses, une très forte participation", note le directeur général. "On se doutait qu'il y aurait des cas de violences sexistes et sexuelles qui remonteraient, de harcèlement, d'exhibitionnisme, de contacts non souhaités, car on a aussi une cellule d'écoute qui avait été saisie de certains cas", souligne François Bouchet.
On s'est frotté à elles, on a touché leurs seins, leurs fesses
Selon le sondage, 23% des élèves -très majoritairement des femmes- disent avoir subi une agression sexuelle lors de leur scolarité : on s'est frotté à elles, on a touché leurs seins, leurs fesses, on les a embrassées contre leur gré. Onze se déclarent victimes d'une tentative de viol ou d'un viol pendant leurs années à Polytechnique. "On est sous le choc, je ne pensais pas que ce questionnaire allait mener jusqu'à recenser des tentatives de viol ou des viols", ajoute François Bouchet.
"Ces faits révélés d'une grande gravité sont inacceptables. On doit se mobiliser pour que la parole se libère et améliorer encore notre plan d'actions lancé en 2017", a-t-il dit. "Des ateliers sur les violences sexistes et sexuelles vont être rendus obligatoire pour tous les élèves dès juin prochain". "Dès que j'ai connaissance de cas de sexisme, je les traite et je fais tout pour appliquer la tolérance zéro, c'est indispensable", a-t-il encore dit. Le directeur général a assuré avoir effectué un signalement au procureur de la République sur ces témoignages qui "restent cependant à ce stade malheureusement anonymes", a souligné François Bouchet.