Jean-Marc Reiser, 61 ans, a fait appel jeudi de sa condamnation mardi par les assises du Bas-Rhin à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté pour l'assassinat de Sophie Le Tan, a-t-on appris auprès de l'un de ses avocats. "Jean-Marc Reiser a fait appel aujourd'hui (jeudi) des dispositions civiles et pénales de l'arrêt de la cour d'assises", a indiqué à l'AFP Me Pierre Giuriato, confirmant une information du quotidien régional Les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA). Outre la condamnation pénale, Jean-Marc Reiser a également été condamné par la cour d'assises à indemniser au civil les proches de la jeune étudiante pour un total de 435.000 euros, somme largement supérieure à la jurisprudence en la matière.
Rejugé sous un an
"L'appel a été interjeté par Jean-Marc Reiser lui-même au greffe de la maison d'arrêt" où il est actuellement détenu, a ajouté un autre de ses avocats, Me Francis Metzger, rappelant que Jean-Marc Reiser avait rapidement fait comprendre à ses trois conseils mardi qu'il entendait faire appel de sa condamnation. Il sera rejugé dans un délai d'un an, cette fois devant la cour d'assises d'appel du Haut-Rhin, a précisé le conseil.
"J'en ai été avisé par le greffe de la cour d'assises", a encore indiqué Me Metzger. "Il l'a fait sans me prévenir spécialement." "Il n'y a pas eu de consultation préalable, c'est lui-même qui a matérialisé la déclaration d'appel au greffe de la maison d'arrêt et non pas ses avocats auprès du greffe de la cour d'assises", a poursuivi le pénaliste strasbourgeois.
Nie toute préméditation
Jean-Marc Reiser a été condamné mardi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, la peine maximale qu'il encourait, pour l'assassinat en récidive légale de Sophie Le Tan, une jeune étudiante strasbourgeoise. Interpellé rapidement après la disparition de la jeune femme le 7 septembre 2018, le jour de ses 20 ans, Jean-Marc Reiser avait nié toute implication pendant deux ans et demi, avant de reconnaître en janvier 2021 l'avoir tuée et démembrée. Il avait ensuite dissimulé le corps dans une forêt des Vosges.
Il niait en revanche toute volonté homicide et toute préméditation, position qu'il a continué de camper durant tout son procès, sans réussir à convaincre les jurés qui ont finalement retenu la préméditation dans leur verdict.
Particulièrement procédurier, Jean-Marc Reiser a déjà été condamné en 2003 pour des viols : là aussi il avait fait appel après son premier passage devant les assises, et il était même allé en cassation pour faire casser sa condamnation en appel. Rejugé en appel, il avait finalement écopé de 15 ans de réclusion en 2003.