Auchan, en grande difficulté financière depuis plusieurs années, a annoncé ce mardi la suppression de près de 2.400 emplois partout en France. Une dizaine de magasins vont bientôt fermer dont un supermarché à Aurillac et trois hypermarchés à Clermont-Ferrand, Bar-le-Duc et Woippy en Moselle. Les clients de ce Auchan, en banlieue de Metz, sont finalement peu surpris de la fermeture prochaine de leur magasin.
Un caddie trop cher
Bernard et Fabrice ne viennent plus qu’occasionnellement faire leurs courses dans cet hypermarché Auchan. Ils préfèrent leurs commerces de proximité. "C’est plus facile pour nous quand c’est plus petit, oui", raconte Bernard. "Le problème d’un grand hypermarché, c'est le temps que vous perdez. Presque dix minutes entre l’entrée du magasin et l’extrémité du magasin. C’est trop grand", ajoute Fabrice.
Le magasin est vieillissant. Peu accueillant estiment certains clients. Et il est mal fréquenté, regrette Isabelle, qui travaille ici depuis quatre ans. "On a quand même des clochards qui sont devant la porte. Dans un magasin, c’est beaucoup la fréquentation aussi qui compte", déplore-t-elle.
Mais la raison principale qui pousse Sandra à déserter Auchan est très simple. "Les prix", répond-elle fermement. Elle préfère faire ses courses chez Lidl, à moins de 2 km de là, où le chariot plein lui revient bien moins cher. "Je dirais bien 50 à 60 euros, ça c’est sûr ! Donc oui, aujourd’hui, c’est beaucoup", détaille cette femme.
Des signes de protestation ce mercredi
Pour les salariés du Auchan, c’est un coup de massue. Ils espèrent bénéficier de mutations ou de retraites anticipées. Et ils viendront travailler ce mercredi en gilet jaune en signe de protestation.
L'annonce de ce plan social chez Auchan ainsi que la fermeture de deux usines annoncées par Michelin interroge jusqu’au plus haut sommet de l’État. Le Premier Ministre Michel Barnier exige de "savoir" ce que les deux groupes "ont fait de l’argent public qu’on leur a donné". Ces fermetures de sites sont "évidemment éminemment préoccupantes" estime pour sa part le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand.