Faut-il mettre fin aux correctifs académiques, ce procédé qui consiste à gonfler artificiellement les notes et qui est couramment utilisé dans les académies ? Le supprimer fait partie du choc des savoirs voulu par Gabriel Attal en décembre dernier. Objectif : plus de transparence et surtout rehausser l'exigence du brevet et du bac. Pour le brevet, cela va considérablement changer les résultats de certaines académies, comme le révèle par Le Figaro ce vendredi matin.
Dans l'Académie de Créteil, le taux de réussite gonflé de six points
Le quotidien s'est procuré les résultats du brevet avant et après cette révision de notes. Une opération réalisée à chaque session du brevet par les rectorats pour lisser les résultats au niveau national et donc remonter les notes des territoires où les examens sont les moins réussis. Et sans surprise, c'est l'Académie de Créteil qui arrive en tête. Le taux de réussite au brevet y est gonflé de presque six points. Cela signifie que normalement, 82% des élèves ont le brevet, mais qu'après redressement des résultats, ce taux passe à 88% dans cette académie. À Nice, Versailles, il augmente de cinq points, à Limoges et Marseille de quatre points. Mais quelques rectorats n'y ont pas recours ou très peu comme à Paris, Amiens, Reims ou Lyon.
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Si on supprime ces correctifs académiques, davantage d'élèves échoueront au brevet. Aujourd'hui, près de 10% des élèves le ratent. Ils peuvent quand même passer en seconde, mais ce ne sera plus possible en 2025 et sans les correctifs académiques, le taux d'échec devrait passer à environ 20%, en raison aussi des épreuves écrites qui compteront davantage que le contrôle continu. Les jeunes qui échouent au brevet seront alors redirigés vers des classes prépa seconde, sortes de classes passerelles vers le lycée pour solidifier les acquis de troisième.