"La grève, ce n’est pas un plaisir. Il y a des sacrifices psychologiques, et financiers." Samedi, syndicats, partis politiques de gauche et gilets jaunes ont défilé main dans la main à Paris contre la réforme des retraites. Des milliers de personnes, qui avaient pour objectif de montrer que leur mouvement de protestation ne faiblit pas. Certains manifestants font désormais grève depuis 25 jours.
Ils ressentiront l'impact du mouvement sur leurs salaires le mois prochain, mais se serrent les coudes depuis le 1er jour. Ils ont créé des pots de solidarité entre conducteurs de la même ligne de métro et des cagnottes sur internet. Celle de la CGT a même franchi le million d'euros. Frédéric, cheminot au Bourget, va en bénéficier, et lance aussi pour ses collègues, des quêtes au sein des cortèges. "24 jours de grève, sans être payé, ce n’est pas anodin. Il y a des gens qui vont se retrouver dans de grandes difficultés, qui n’ont pas fait attention, qui n’ont pas pensé les implications… Il faudra qu’on soit là pour les soutenir", affirme-t-il au micro d'Europe 1.
Solidarité financière et morale
La solidarité, pour les empêcher de flancher, elle est aussi morale. Les grévistes se motivent via des groupes WhatsApp, se requinquent à chaque manifestation. Mais aussi, explique Mathieu, conducteur de train en Seine-et-Marne, grâce aux assemblées générales quotidiennes. "Depuis le début, on a une AG à 10 heures du matin. On l’a délocalisée dans la gare, c’est ouvert à tout le monde. On vient, on pose le micro, on est 100 ou 150, tout le monde parle. C’est comme ça qu’on échange des idées, qu’on tient", raconte-t-il.
Et si certains ont passé le réveillon de Noël ensemble, certains prévoient aussi de fêter le passage à la nouvelle année sur le piquet de grève. Mathieu ne se décourage pas. "On a quand même espoir de gagner, on fait pas ça que pour le folklore !"