D'après une étude Ifop pour High Society, plus de 47% des 15-24 ans en France ont déjà fumé du cannabis au moins une fois dans leur vie. Un chiffre qui a presque doublé en 20 ans et qui trahit la banalisation du cannabis. Pour la première fois, le service statistique du ministère de l’Intérieur publie également de son côté une étude sur les mises en cause pour usage et trafic de drogue. Selon ces chiffres, qui reflètent l’activité des services de police et de gendarmerie, 208.000 personnes ont été mises en cause chaque année entre 2016 et 2020 pour des infractions à la législation sur les stupéfiants.
Si le nombre de mises en cause pour usage a baissé de 3%, dans le même temps, le nombre de trafiquants poursuivis a augmenté de 15%. Il s'agit à 90% d'hommes, âgés en moyenne de 25 ans. Et dans un cas sur cinq, de mineurs. Selon le ministère de l'Intérieur, 86% des mis en cause pour trafic ont la nationalité française et parmi les étrangers les plus représentés, on retrouve en tête les Algériens, les Marocains et enfin les Tunisiens.
Une amende pour 7 consommateurs sur 10
Concernant les consommateurs interpellés, 96% d’entre eux sont laissés libres à la sortie du commissariat ou de la gendarmerie. Ce qui ne signifie pas qu’aucune réponse pénale n’est apportée. Un tiers est en effet convoqué ultérieurement par la justice, et un autre tiers bénéficie d’un rappel à la loi. Au final, 7 consommateurs sur 10 paient une amende. C’est la stratégie assumée du gouvernement : taper au portefeuille avec les amendes forfaitaires délictuelles mises en place il y a un an.
Concernant les trafiquants de drogue, la règle, là non plus, n’est pas l’incarcération ferme. La majorité des mis en cause - 55% - est laissée libre sans passer par la case prison. Quant à ceux qui finissent devant le tribunal, 80% écopent d’une peine d’emprisonnement. Mais pour la moitié, ils bénéficient d’un sursis total.