Après la pandémie de coronavirus, le festival de Cannes doit "remettre le cinéma au centre du monde", lance Thierry Frémaux. C’est la mission que s’est donnée le prestigieux festival de Cannes cette année, explique le délégué général du festival de cinéma, invité sur Europe 1 mardi matin à l’occasion de l’ouverture de celui-ci. A la fin du festival, "on aura le sentiment qu’on aura remis le cinéma au cœur du monde. En France, on a un système tout à fait formidable. Et ce n'est pas le cas dans tous les pays. On sait qu'il y a des journalistes de pays lointains qui ont besoin du Festival de Cannes pour dire à quel point le cinéma est important", confie le délégué général du festival de cinéma au micro d’Europe 1.
Cette année, le festival a lieu exceptionnellement en juillet, contre mai habituellement. Les vacanciers se mêlent donc aux festivaliers sur la Croisette. Certains apprennent même que le festival a lieu en découvrant l’énorme affiche représentant le président du jury Spike Lee et sa casquette qui domine les marches du Palais des festivals. Thierry Frémaux rappelle que "tout le monde pourra profiter du festival" notamment grâce à un "très fort programme de projections en plein air au cinéma de la plage", mais aussi à "l’ouverture spéciale de nouveau multiplex de Cannes".
Une sélection remplie de stars
Et pour cette réouverture en grande pompe, beaucoup d’artistes vont faire le déplacement. Sur les 24 films sélectionnés, pas moins de six productions françaises sont en lice pour la Palme d’Or. Les Olympiades, par exemple, le nouveau film de Jacques Audiard, déjà palmé avec Dheepan. La réalisatrice Catherine Corsini nous plongera, elle, dans un service d’urgences en pleine révolte des gilets jaunes. Quant au cinéaste François Ozon, il s’attaque au difficile sujet du suicide assisté avec Sophie Marceau et André Dussollier.
Face à eux, les meilleurs réalisateurs du monde entier. Wes Anderson notamment avec French Dispatch, tourné entièrement à Angoulême. Sans compter Nani Moretti, Sean Penn, Nabil Ayouch, Ashgar Farhadi, ou encore Paul Verhoeven. Mardi soir, c’est le nouveau film de Leos Carax, Annette, porté par Marion Cotillard et Adam Driver, qui ouvrira le bal.
"Une fois que les salles s'éteindront, tout cela sera oublié"
Pour son retour, le festival innove. L’événement le plus médiatisé au monde, après les Jeux Olympiques, est désormais engagé écologiquement. "Cannes est le plus grand festival du monde et ça nous donne aussi des devoirs", constate Thierry Frémaux. Afin de compenser les allers et venues des festivaliers du monde entier en avion, une participation de 25 euros pour compenser les émissions de carbone a été demandée. "Même pour Pierre Lescure et moi !", assure le délégué général.
La pandémie n'a pas tout à fait disparu. Comme dans tous les événements qui réapparaissent doucement, les gestes barrières devront être respectés. Le protocole sanitaire est strict : passeport vaccinal ou tests de dépistage récents obligatoires, contrôlés à l’entrée du palais. Mais rien ne pourra ébranler la magie de l'instant. "Je crois qu'une fois que les salles s'éteindront et que les écrans s'animeront, tout cela sera oublié, seul plaisir du cinéma dominera", confie Thierry Frémaux.