La liste des médecins démissionnaires s'allonge depuis la publication d'une tribune dans Le Journal du dimanche le 15 décembre dernier. Mille chefs de service, responsables d'unité et médecins hospitaliers refusent de participer à certaines réunions, de siéger à certaines commissions ou encore d'appliquer la codification tarifaire qui permet à l'hôpital de facturer les actes à l'assurance maladie. Pour André Grimaldi, professeur émérite au CHU de la Pitié Salpêtrière, cet ensemble de gestes symboliques est fait pour alerter le gouvernement : "C'est un mouvement de désobéissance civile qui, encore une fois, a une dimension éthique." Les médecins font cela "pour la population, pas pour des intérêts corporatistes", tient-il à clarifier.
Les médecins démissionnaires préparent une pétition
Il ajoute : "Ce que nous disons à la ministre c'est : 'Madame la ministre, si vous êtes encore médecin, vous devriez nous rejoindre. Est-ce que vous êtes une secrétaire d'Etat du ministre de l'Economie ou une ministre de la Santé représentante des professionnels de la santé et de l'intérêt des patients ?'"
En novembre dernier, le gouvernement avait pourtant annoncé une augmentation du budget de l'hôpital de 1,5 milliard sur trois ans. Mais André Grimaldi, qui est aussi membre du collectif Inter-hôpitaux, rappelle qu'en réalité, ces nouvelles dotations correspondent à 200 millions de plus par an. Ce qui est dérisoire, se désole-t-il. Les médecins démissionnaires sont en train d'élaborer une pétition et elle devrait être présentée à la ministre de la Santé Agnès Buzyn courant janvier.