Quatre jours pour devenir professeur. Une formation express proposée en ce moment aux contractuels avant la rentrée scolaire. Des hommes et des femmes qui n'ont pas de diplôme d'enseignement. Et pourtant, ils seront 3.000 face aux élèves dès jeudi. L'École confrontée à une crise de recrutement inédite, notamment dans l'académie de Créteil, en région parisienne. Europe 1 a rencontré ces apprentis professeurs.
"C'est mieux que rien"
Ils sont une centaine dans l'amphithéâtre de l'université de Créteil à écouter le doyen des inspecteurs, Charles Naïm. "Le bon professeur vérifie le travail à faire. Il instaure une ambiance de travail et de détente", explique-t-il. Ces conseils ont plu à Jean-Philippe, qui enseignera l'éco gestion en filière STMG. Il est ancien contrôleur de gestion. "Pour l'instant, ce matin, c'était très intéressant, très synthétique. Je dirais que c'est mieux que rien. Donc on va prendre ces quatre jours. Je suis confiant."
Laurence, ancienne éducatrice de jeunes enfants, n'est pas rassurée. Elle est future prof de sciences techniques et médicosociales en bac professionnel. "C'est un peu express là, il faut être honnête. Pour l'instant, ce n'est pas ça qui me rassure dans mes missions, dans mon rôle, même si on est tous dans le même bateau, on commence tous, on ne sait pas quand et on ne sait pas où."
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À quelques jours de la rentrée, ils ne connaissent toujours pas leur affectation. Comme John, professeur d'espagnol venu de Colombie. "On attend... Je ne connais pas le système français", reconnaît-il. "J'ai déjà donné des cours dans mon pays, aussi en Espagne, mais le contexte est différent. Je ne sais pas comment faire, le nombre d'examens ou de devoirs qu'il faut mettre en place." Outre ces quatre jours de formation dont certaines heures sont organisés par disciplines, les neoprofs bénéficieront de trois autres jours dans l'année.