Les premiers résultats des concours de professeurs des écoles et des enseignants du secondaire soulignent que des académies ont toujours du mal à recruter des maîtres tandis que, dans le secondaire, certaines matières sont aussi à la peine.
775 postes non pourvus dans l'académie de Créteil. Comme chaque année depuis 2013, le nombre d'admis au concours de professeur des écoles est inférieur au nombre de postes dans les académies de Créteil et Versailles, selon des chiffres officiels. Ainsi à Créteil, 775 recrutements manquent, tandis qu'à Versailles, ce sont 361 postes qui ne sont pas pourvus. Depuis 2015, un concours complémentaire est organisé dans ces deux académies en tension, où les besoins sont importants en raison d'une forte croissance démographique.
Vers un "recours massif à des contractuels". "Cette situation ouvre une nouvelle fois la voie à un recours massif à des personnels contractuels qui devront enseigner sans formation", déplore le SNUipp-FSU, premier syndicat des enseignants du primaire (écoles maternelles et élémentaires) dans un communiqué. Selon le syndicat, la désaffection pour le métier d'enseignant, variable selon les académies, "est particulièrement criante dans celles de Créteil, de Versailles, de Mayotte et de Guyane". Il explique cette crise par des "causes multiples" comme la "dévalorisation et le manque de reconnaissance du métier", des "conditions de travail difficiles surtout en début de carrière" ou une "mobilité quasi-impossible dans certains départements".
Les maths et l'allemand peinent à recruter. Côté enseignement secondaire, certaines matières peinent aussi à faire le plein. Ainsi, plusieurs matières sont déficitaires comme les mathématiques (1.068 reçus au CAPES externe pour 1.183 postes), l'allemand (151 reçus pour 275 postes) ou les lettres classiques (80 reçus pour 183 postes). Contrairement à l'an dernier, l'anglais fait le plein, mais le nombre de postes a été ramené à 949, contre 1.190 l'année précédente. Même chose en espagnol et en sciences et vie de la terre : tous les postes sont pourvus (415 et 327 respectivement), mais le nombre de postes offerts était inférieur à l'an dernier.
Développer le "pré-recrutement". Pour faire face à la crise de recrutement, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer dit notamment vouloir développer "le pré-recrutement", par exemple en accompagnant les assistants d'éducation (appelés autrefois "surveillants") qui veulent devenir profs. Un dispositif qui permettrait selon lui d'"élargir le vivier des futurs professeurs" et d'attirer plus de jeunes issus de milieux défavorisés qui hésitent actuellement à se lancer dans cinq années d'études.