Corse : un nationaliste écope d'une amende pour "outrage" à une proviseure
Joseph Colombani, membre du bureau national de Corsica Libera, a été condamné vendredi à 1.000 euros d'amende pour outrage envers la proviseure d'un lycéen. Il a été reconnu coupable de l'avoir insultée en septembre dans le cadre d'une polémique sur la place de la langue corse au lycée.
Joseph Colombani, membre du bureau national de Corsica Libera et président de la Chambre régionale d'agriculture, a été condamné vendredi à 1.000 d'euros d'amende pour outrage à la proviseure d'un lycée et à son adjoint qu'il était accusé d'avoir insultés en septembre.
15 jours de prison requis. Jugé devant le tribunal correctionnel de Bastia pour "insultes et menaces" sur personnes dépositaires de l'autorité publique, Joseph Colombani niait avoir tenu des propos outrageants. La procureure Jennifer Roussie avait requis lors de l'audience du 1er février 15 jours de prison ferme et la révocation d'une peine de sursis d'un mois prononcée en 2017.
Une polémique autour de la langue corse. Les faits se sont passés en septembre au lycée du Fium Orbu, en plaine orientale, où une polémique baptisée "So qui" avait enflammé les réseaux sociaux insulaires. Un élève de seconde avait répondu lors de l'appel de son professeur de français "so qui" qui signifie "présent" en corse. Le professeur lui avait alors demandé de marquer sa présence en français ce qu'il avait refusé de faire pendant plusieurs cours successifs et l'avait conduit chez la directrice d'établissement. Des banderoles "lingua viva" et "lingua corsa" défendant la langue corse avaient alors été fixées sur les grilles du lycée.
Joseph Colombani, parent d'un lycéen, était alors entré sans autorisation dans l'enceinte du lycée et était accusé d'avoir proféré des "insultes et menaces" à l'encontre du chef d'établissement et de son adjoint, selon le rectorat qui avait déposé plainte.
Une phrase en corse mal comprise ? Lors de l'audience du 1er février, Joseph Colombani, membre du bureau national du parti indépendantiste Corsica Libera, avait indiqué s'être rendu dans l'établissement pour apaiser la situation. Affirmant vouloir parler de "la place de la langue corse au lycée", il avait expliqué que "les choses ont dérapé quand la proviseure m'a dit qu'elle ne voulait pas discuter de ça avec moi. Elle m'a pris par le bras et m'a dit de partir. J'ai été vexé", avait-il dit.
Selon le prévenu, le ton serait alors monté. Il niait cependant avoir tenu des propos outrageants mais reconnaissait avoir prononcé cette phrase : "Site corsa, parlate corsu, un site micca una bastarda", qui signifie "vous êtes corses, vous parlez corse vous n'êtes pas une bâtarde". "La proviseure est corse, issue d'un milieu rural, elle a parfaitement compris ma phrase et elle sait que ce n'était pas une insulte", avait-il argumenté, son avocat plaidant la relaxe.