Une semaine après les inondations dans l'Aude et la visite de son Premier ministre, c'est au tour d'Emmanuel Macron de se rendre dans les zones sinistrées, où quatorze personnes ont péri. Là-bas, le chef de l'Etat doit rencontrer des familles qui ont perdu des proches, mais aussi saluer le travail des secours, à l'oeuvre depuis plusieurs jours. Le président de la République pourra aussi constater que la solidarité s'est organisée pour aider les personnes qui ont notamment dû abandonner leur maison.
"Avec l'hiver, ça risque de ne pas être facile". À Trèbes, le nettoyage des maisons s'est poursuivi tout le week-end avec beaucoup de bénévoles, venus d'un peu partout, et qui se sont présentés au poste de commandement de la protection civile. Ce sont eux qui les coordonnent et les envoient aider les sinistrés, comme chez Marianne, qui ne s'imaginait pas vider sa maison toute seule. Chez elle, la boue est encore là et les bénévoles ont commencé à démonter sa cuisine. "Ici, l'entraide est formidable", confie la septuagénaire, qui redoute les semaines à venir. "Avec l'hiver, ça risque de ne pas être facile."
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Téléphones portables et sous-vêtements. Devant les arènes de la ville de l'Aude, touchée en mars par la prise d'otages du Super U, c'est un ballet incessant de camions remplis de meubles d'affaires bonnes à jeter. Les experts ont eux aussi commencé à évaluer les dégâts. Marc a même reçu un premier versement pour acheter ce dont il a besoin immédiatement : "deux téléphones portables, des sous-vêtements, car certains nous ont donné des vêtements". Lui dort chez son beau-père, à Carcassonne, et a déjà commencé à contacter les artisans pour venir remettre sa maison en état. Comme d'autres, il ne devrait pas retrouver son foyer avant plusieurs mois.
Un bilan différent avec une vigilance rouge ? En attendant, que va pouvoir dire Emmanuel Macron aux sinistrés comme Marc ? Le chef de l'Etat pourrait faire face à du mécontentement. "La nature est là, ça ne s'est jamais produit", constate ainsi Farid, amer, qui a vu passer deux mètres d'eau dans sa maison. "Qui pouvait deviner ça ? Personne ne l'a su. Il ne va pas me dire si ça va se reproduire", lâche-t-il, assurant que "ça aurait été pareil avec un autre président". L'essentiel, pour cet habitant, est ailleurs : "Ils ont parlé d'une vigilance orange, et personne n'y fait attention. Ça se serait peut-être passé autrement s'ils avaient dit rouge. Ils auraient pu faire sonner les sirènes comme pendant la guerre pour réveiller les gens", regrette-t-il. Même si, au fond, "on est tous fautifs", glisse-t-il. "C'est à nous de nous adapter en prévoyant des digues et des protections."