Des amphis bloqués, des cours annulés… La scène se répète à Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Lille, Rennes, Nancy, ou encore Tolbiac à Paris. Depuis quelques jours, voire quelques semaines pour certains, des centaines d'étudiants sont entrés en lutte contre la réforme de l'enseignement supérieur, et vivent au rythme des AG.
Les étudiants "réprimés". Le mouvement pourrait se durcir. En effet, l'expulsion violente de dizaines d'étudiants réunis dans un amphi à la fac de droit de Montpellier a donné lieu à plusieurs manifestations partout en France. D'autres scènes de violence ont aussi éclaté à Lille, témoigne le président de l'Unef, Soulymane Bouderba, au micro d'Europe 1. "Au début, nous étions une quarantaine dans des amphithéâtres. Aujourd'hui, on atteint presque 500 personnes. Quand les étudiants veulent se mobiliser, ils se font réprimer par la police ou par des militants d'extrême-droite qui ne cherchent pas le débat, seulement d'empêcher la tenue de ce mouvement social", dénonce-t-il.
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Une situation qui pourrait dégénérer. Dans toutes les universités mobilisées, les étudiants disent vouloir tenir jusqu'au retrait de la loi qui, pour rappel, a déjà été votée. De leur côté, plusieurs professeurs s'inquiètent des affrontements qui pourraient naître entre les étudiants, grévistes et non grévistes. Après une semaine de blocage total, le président de l'université Paris I envisage de faire appel à la police. Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la direction a fini par consentir clairement qu'elle ne contrôlait plus la situation. Des barricades ont été érigées, des vitres ont été cassées, et les assemblées générales sont souvent très tendues.
Étendre la contestation. Le mouvement prend de l'ampleur et s'étend au-delà de la revendication de départ. À Paris, Rennes et Strasbourg, on se mobilise contre la sélection à l'université. À Toulouse, placée sous tutelle depuis dix jours, on réclame plus de moyens. À Bordeaux ou à Nantes, on demande l'abandon de la loi Asile et immigration. La Coordination nationale étudiante appelle désormais à la mobilisation nationale, mardi prochain, le même jour que le début du mouvement des cheminots.