De nouvelles violences ont éclaté en Corse en marge d'un rassemblement de soutien à Yvan Colonna. Le dimanche 13 mars, près de 67 personnes ont été blessées, dont quarante-quatre chez les forces de l'ordre dans le cadre d'une manifestation organisée à Bastia. Le centre des impôts de la ville a également été incendié.
"Pour faire avancer les choses, il faut de la violence"
Ce matin, les rues autour de la préfecture portent encore les traces des affrontements. Les services de la voirie sont à l'action pour tout nettoyer. Hier, pendant cinq heures, environ 300 individus cagoulés, parfois très jeunes, se sont attaqués à la préfecture et au centre des impôts. Ils ont utilisé des jets de cocktails molotov, bombes agricoles et même tirs de carabine avec du plomb.
Les forces de l'ordre ont répliqué par l'envoi de nombreuses bombes lacrymogènes. Pour ce jeune corse, la violence est justifiée : "Depuis 2015, on vote autonomiste, ça n'a rien changé. L'Etat Français parle de démocratie et de droits de l'homme mais ils ne respectent rien du tout. Pour faire avancer les choses, il faut de la violence" explique-t-il au micro d'Europe 1.
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"Le principe d'une négociation entre la Corse et l'Etat"
Dans la foule des manifestants, Sabrina, venue en famille, regrette cette violence, mais ne s'en étonne pas. "C'est compliqué pour nous d'expliquer à nos jeunes que la violence ne sert à rien, là où ils ont réussi à faire en sept jours, ce que nos élus n'ont pas réussi à faire en sept ans", témoigne-t-elle.
Gilles Simeoni, le président de l'exécutif corse, était également présent lors de la manifestation : "Ce qui est important avec mon interlocuteur, c'est que l'Etat au plus haut niveau pose publiquement le principe d'une négociation entre la Corse et l'Etat" déclare-t-il. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se rendra en Corse mercredi et jeudi pour "ouvrir un cycle de discussions" avec les élus.