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Mayotte : 25 premiers patients «en situation urgente» évacués lundi vers La Réunion

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 8 min
"Vingt-cinq premières évacuations sanitaires de patients en situation urgente" ont été effectuées lundi entre Mayotte, touchée il y a plus de deux jours par un cyclone dévastateur, et La Réunion, a annoncé la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq.
"Vingt-cinq premières évacuations sanitaires de patients en situation urgente" ont été effectuées lundi entre Mayotte, touchée il y a plus de deux jours par un cyclone dévastateur, et La Réunion, a annoncé la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq. AFP / © Richard BOUHET / AFP

Plusieurs centaines, voire des milliers de morts : les autorités craignent un bilan humain très lourd à Mayotte, le département le plus pauvre de France dévasté par le cyclone Chido, où les secours ont été renforcés dimanche par pont aérien. Suivez notre direct.

Une course contre la montre est engagée à Mayotte pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français de l'océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier, où l'eau et la nourriture manquent, et tenter de retrouver des survivants dans les décombres des bidonvilles.

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Les informations à retenir :

  • Bruno Retailleau et François-Noël Buffet sont attendus sur place lundi en fin de matinée.
  • Les autorités redoutent plusieurs centaines voire quelques milliers de morts.
  • Un pont aérien et maritime a été organisé depuis l'île de La Réunion.
  • Des habitants évoquent un climat d'insécurité, avec des scènes de pillages.
  • Les trois opérateurs présents à Mayotte ont fait état de réseaux mobiles et internet quasiment à l'arrêt.
  • Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a observé lundi une minute de silence en hommage aux victimes du cyclone.
  • Les Etats-Unis ont déclaré lundi être disposés à prêter assistance à l'archipel français de Mayotte après le passage meurtrier du cyclone Chido.
  • Emmanuel Macron va se rendre sur l'île "dans les prochains jours"
  • 25 premiers patients "en situation urgente" évacués lundi vers La Réunion

25 premiers patients "en situation urgente" évacués lundi vers La Réunion

"Vingt-cinq premières évacuations sanitaires de patients en situation urgente" ont été effectuées lundi entre Mayotte, touchée il y a plus de deux jours par un cyclone dévastateur, et La Réunion, a annoncé la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq à l'AFP.

"Plusieurs vols ont eu lieu dans la journée pour rendre possible ces évacuations", a détaillé la ministre dans une déclaration écrite, précisant que "ces opérations d'évacuations sanitaires vont se poursuivre dans les jours qui viennent". Le cyclone Chido a durement frappé l'archipel français de l'océan Indien, anéantissant habitations et infrastructures et endommageant le seul hôpital du département, tandis que l'ampleur du bilan humain reste encore inconnue.

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Emmanuel Macron annonce qu'il se rendra à Mayotte "dans les prochains jours"

Emmanuel Macron a annoncé lundi soir qu'il se rendra "à Mayotte dans les prochains jours en soutien" aux personnes frappées par le passage meurtrier du cyclone Chido, "aux fonctionnaires et aux forces de secours mobilisées".

"Il s'agit de faire face aux urgences et de commencer à préparer l'avenir", a dit le président sur X après une réunion gouvernementale de crise. "Face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous, je décréterai un deuil national", a-t-il ajouté.

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Les Etats-Unis "prêts" à aider Mayotte

Les Etats-Unis ont déclaré lundi être disposés à prêter assistance à l'archipel français de Mayotte après le passage meurtrier du cyclone Chido. "Nous sommes prêts à offrir une aide humanitaire appropriée", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, en offrant les condoléances américaines aux victimes. Il n'a pas été en position de livrer des détails ni si une demande particulière avait été faite.

Minute de silence au Parlement européen

Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a observé lundi une minute de silence en hommage aux victimes du cyclone qui a dévasté l'archipel de Mayotte. "Mayotte c'est l'Europe et l'Europe ne vous abandonnera pas. Nous sommes déterminés à vous apporter tout le soutien nécessaire", a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, dans une brève allocution à l'ouverture de la dernière session de l'année.

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Mayotte, archipel français de l'océan Indien, a été ravagé ce week-end par le cyclone Chido. Les autorités redoutent un bilan de "plusieurs centaines de morts" et une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux sinistrés. "Le cyclone dévastateur qui a frappé Mayotte a laissé sur son passage chagrin et destruction, des centaines de vies perdues, des maisons détruites et des communautés profondément ébranlées mais qui demeurent debout", a souligné Roberta Metsola devant les eurodéputés.

"Nos pensées accompagnent les victimes, leurs proches ainsi que tous ceux qui font preuve d'un courage exceptionnel dans cette épreuve si difficile", a-t-elle ajouté. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait déjà assuré dimanche que l'UE était prête à aider Mayotte.

"L'Europe est aux côtés des Mahorais dans cette terrible épreuve. Nous sommes prêts à apporter du soutien dans les jours à venir", avait écrit Ursula von der Leyen sur le réseau social X.

Le réseau mobile et internet quasiment à l'arrêt

Après le passage du cyclone Chido à Mayotte samedi, les liaisons téléphoniques sont en grande partie coupées sur l'archipel français, dévasté par des rafales de vent qui ont endommagé le réseau électrique. Les trois opérateurs présents à Mayotte ont fait état de réseaux mobiles et internet quasiment à l'arrêt. Faute d'alimentation en électricité, le bilan des dégâts est encore difficile à établir.

Le groupe Iliad, maison mère de Free et qui exerce ses activités à Mayotte sous la marque Only en partenariat avec le groupe Axian, a indiqué lundi que seules 3 de ses 54 antennes étaient en fonctionnement sur l'archipel. Dans un communiqué diffusé dimanche, Orange fait quant à lui état de "réseaux de télécommunications (...) fortement touchés". Sur les 54 antennes que compte le réseau mobile sur le territoire, 51 sont hors service.

Du côté de SFR, le constat est similaire. "90% du réseau mobile" de l'opérateur sur l'archipel ne fonctionne pas: 9 antennes sur 55 sont encore en marche et 6 d'entre elles font l'objet de délestages, autrement dit de coupures d'électricité temporaires. "Le problème qu'ont tous les opérateurs actuellement, c'est l'électricité", explique l'entreprise. En raison de coupures de courant, les antennes ne sont plus alimentées.

Si Iliad a indiqué affréter "des équipes et du matériel qui partiront de la Réunion dès mercredi", le groupe précise toutefois que le redémarrage des sites dépendra "de la remise en service du réseau électrique". Ce début de retour à la normale devrait aussi permettre de dresser un bilan réel des dommages subis par les réseaux mobiles et internet.

Orange a ainsi précisé que "l'étendue des dégâts du réseau internet fixe (était) en cours d'estimation". Environ 99% de ses clients fixes sont actuellement déconnectés, notamment car les habitants ont été incités à débrancher leurs appareils électriques avant le passage du cyclone.

Emmanuel Macron présidera une réunion au centre de crise à 18 heures

Emmanuel Macron présidera une réunion consacrée à la situation à Mayotte au centre interministériel de crise du ministère de l'Intérieur lundi à 18H00, a indiqué l'Elysée. Les ministres démissionnaires de l'Intérieur et des Outre-mer, Bruno Retailleau et François-Noël Buffet, sont attendus lundi en fin de matinée dans le département le plus pauvre de France, où les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts.

"Je pense qu'il y aura certainement plusieurs centaines, peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers" de morts au vu de la "violence" du cyclone, a déclaré le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville sur la chaîne publique Mayotte la 1ère. Mais il sera "très difficile d'avoir un bilan final" étant donné que la tradition musulmane, très ancrée dans le petit archipel de l'océan Indien, veut que les défunts soient enterrés "dans les 24 heures", a précisé le représentant de l'Etat.

Des rafales de vent à plus de 220 km/h

En outre, la population clandestine du territoire dépasse les 100.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur - sur quelque 320.000 habitants officiellement dénombrés -, rendant improbable un décompte des morts exhaustif.

Avec des rafales de vent à plus de 220 km/h, le cyclone Chido, le plus intense qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans, a ravagé samedi le petit archipel où environ un tiers de la population vit dans de l'habitat précaire, totalement détruit. Cases anéanties, toits en tôle envolés, poteaux électriques à terre, arbres arrachés... Les habitants, qui sont restés confinés pendant le passage du cyclone, ont découvert, sidérés, des scènes de chaos. A travers le territoire, de nombreuses routes sont impraticables et beaucoup de communications coupées.

"C'est un carnage. Le tribunal, la préfecture, beaucoup de services, de commerces, des écoles sont à terre", raconte à l'AFP Ousseni Balahachi, un infirmier à la retraite, depuis Mamoudzou, la "capitale" mahoraise. L'hôpital a été inondé et risque selon lui de ne pas pouvoir soigner les nombreux blessés dans de bonnes conditions.

Un pont aérien et maritime organisé

Un pont aérien et maritime a été organisé depuis l'île de La Réunion, territoire français distant de 1.400 km à vol d'oiseau, pour envoyer du matériel et des personnels médicaux et de secours. Un total de 800 personnels de la sécurité civile sont envoyés en renfort, avec un hôpital de campagne et du matériel de transmission par satellite.

Les secouristes s'attendent à trouver de nombreuses victimes dans les décombres des bidonvilles très peuplés, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou, a dit le maire de la ville Ambdilwahedou Soumaila. Des équipes "ont commencé à oeuvrer pour libérer les accès dans les zones reculées", où "nous espérons encore trouver des survivants", a ajouté l'édile, qui précise avoir reçu "beaucoup d'appels au secours".

Nombre d'immigrés sans papiers des bidonvilles n'avaient pas rejoint les abris prévus par la préfecture, "en pensant que ce serait un piège qu'on leur tendait (...) pour les ramasser et les conduire hors des frontières", selon l'ex-infirmier Ousseni Balahachi.

De nombreux sinistrés ont rejoint dimanche les centres d'hébergement, a rapporté Salama Ramia, sénatrice de Mayotte. "Mais il n'y a malheureusement pas d'eau, pas d'électricité, la faim commence à monter. Il est urgent que les aides arrivent, surtout quand vous voyez des enfants, des bébés, à qui on a rien de concret à proposer", s'est alarmée l'élue sur BFMTV. "Certains de mes voisins ont déjà faim et soif", se désole aussi Lucas Duchaufour, un kinésithérapeute vivant à Labattoir, une commune de l'île de Petite-Terre. Qui relève que tous les arbres à fruits, comme les manguiers, ont été déracinés.

Des scènes de pillages

Des habitants évoquent un climat d'insécurité, avec des scènes de pillages dans la zone industrielle de Kawéni à Mamoudzou, comme l'a rapporté à l'AFP Frédéric Bélanger, 52 ans. "On a peur de se faire agresser, de se faire piller", a confié Océane, infirmière au centre hospitalier de Mayotte sur BFMTV. Quelque 1.600 policiers et gendarmes sont mobilisés sur le terrain notamment pour "éviter les pillages", a indiqué le préfet.

En visite en Corse dimanche, le pape François a dit soutenir "par l'esprit" les victimes de cette "tragédie". En rencontrant le chef de l'Eglise catholique à l'aéroport d'Ajaccio, le président Emmanuel Macron a promis "d'agir" pour les Mahorais. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré que l'UE était prête à aider la France "dans les jours à venir".