La Haute-Garonne crie littéralement au loup. Dans les petits villages aux alentours de Toulouse, les éleveurs s'inquiètent pour leurs bêtes. Et pour cause : un loup aurait déjà tué une quarantaine de brebis dans trois exploitations de la région. "Mercredi soir, le loup est passé juste devant l'école. Le loup arrive violemment sur notre territoire", alerte Didier Canalis, à la tête d'une exploitation de 800 brebis. Il l'affirme, en trente ans, il n'a jamais vu ça : une hécatombe depuis trois mois.
"On impacte directement le revenu des éleveurs"
"La première en avril, une au mois de mai, deux en juin et une il y a quatre ou cinq jours. C'est vraiment les crocs qui sont plantés très profond dans l'épaule et on s'aperçoit le matin qu'il y a une bête qui a été croquée. On impacte directement le revenu des éleveurs", dénonce l'exploitant. 200 euros de préjudice pour chaque brebis dévorées. Alors face à cette nouvelle menace, Didier Canalis va se protéger.
"On va mettre des barrières avec des fils électriques. D'autre part, on va mettre des chiens de protection de troupeau, mais c'est assez cher", détaille-t-il. 8.000 euros au total, sans compter le préjudice moral subi par Josette, la maman, qui n'arrive plus à fermer l'œil. "La nuit, je passe des coups de fil à mon fils. Si je vois ma chienne qui aboie, c'est peut-être le loup qui est en train d'attaquer les bêtes. On est sur le qui-vive", raconte-t-elle. Pour éviter un carnage ici, une opération d'effarouchement est prévue par la préfecture : des tirs non létaux pour éloigner le loup. Largement insuffisant selon la profession.