Les départements alpins demandent un nouveau comptage des loups et de relever le plafond de tirs
Alors que le loup a perdu son statut d'espèce "strictement protégée", huit départements des Alpes ont demandé une révision de la méthode de comptage des loups présents en France, le chiffre sorti la semaine dernière ne reflétant pas "la réalité". Ils demandent aussi l'autorisation pour en abattre davantage.
Les huit départements des Alpes ont demandé lundi une révision de la méthode de comptage des loups présents en France, et d'autoriser à en abattre davantage, en marge d'une réunion des acteurs concernés par ce dossier ultra-sensible.
Le chiffre de 1.013 loups, rendu public la semaine dernière, ne reflète pas "la réalité de la présence lupine et de l'aggravation progressive de ses effets", écrivent les présidents des huit conseils départementaux dans un communiqué.
Demande de "réhaussement" du nombre plafond de loups pouvant être abattus
En attendant un nouveau recensement de la population lupine, ces élus demandent "un réhaussement significatif" du nombre plafond de loups pouvant être abattus en 2025, fixé à 192 têtes (19% du total).
Des représentants de ces départements ont participé lundi à Lyon à une réunion du Groupe national Loup (GNL), une instance consultative qui tente de trouver un équilibre entre les efforts de préservation du loup et de protection des troupeaux qu'il menace.
A cette occasion, "il y a eu un gros débat concernant l'effectif et la méthode de comptage" de la population lupine, a indiqué à l'AFP Christian Provent, référent loup pour le syndicat Coordination rurale. "On a fait savoir que la nouvelle méthode avait encore besoin d'être affinée et ne pouvait surtout pas se suffire à elle-même", a-t-il ajouté.
"Le tir est un moyen de protection"
Au cours de la réunion, boycottée par les associations de défense de l'environnement et par les principaux syndicats d'éleveurs ovins, des évolutions réglementaires pour mieux protéger les élevages bovins, qui représentent 7,5% des victimes, ont aussi été discutées.
Contrairement aux éleveurs de moutons, chèvres et brebis, les éleveurs de bovins pourraient bientôt obtenir des autorisations préfectorales pour réaliser des abattages préventifs s'ils établissent que leur troupeau court un danger.
"Le tir est un moyen de protection mais ne peut pas être la seule réponse faite aux éleveurs bovins, surtout vu qu'on a un plafond de tir qui n'augmente pas, ça va coincer", a mis en garde Annabelle Wurbel, éleveuse dans la Drôme et représentante de la Confédération paysanne au GNL.