Il y a deux mois, Europe 1 délocalisait sa matinale à Villegailhenc, dans l'Aude, auprès des habitants sinistrés par les inondations meurtrières. Cette petite commune de 1.600 habitants avait été ravagée en quelques heures par la crue éclair du Trapel et du Merdeau, deux petites rivières qui se rejoignent au cœur du bourg. À l'approche des fêtes de fin d'année, les habitants, pour certains toujours privés d'habitation, se préparent à fêter Noël la mort dans l'âme.
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La traumatisme toujours vif. "Ça n'est plus chez moi ici, j'ai la peur au ventre quand je reviens", explique Véronique qui habite le village depuis 20 ans. Elle se sent désormais comme une étrangère dans sa maison dévastée. "Ça me touche trop profondément de voir ce que c'est devenu en peu de temps. On préparait les fêtes chez moi. Noël c'est beau, ce sont les enfants, la famille. C'est un moment important ou l'on se réunit et où l'on se fait des cadeaux. C'est ça qui m'est enlevé. Je ne me vois plus le faire ici. C'est fini", confie-t-elle.
Un Noël loin de chez soi. Dans la maison de Marie, trois ventilateurs tournent en permanence pour sécher les murs gorgés d'eau. "J'étais censée fêter Noel ici", explique-t-elle. "Finalement, l'essentiel c'était de sauver mes enfants". La fin d'année et la préparation des fêtes ravivent pourtant des souvenirs douloureux. "J'ai été très étonnée, parce que leur liste de Noël consiste en beaucoup de jeux qu'ils avaient déjà et que l'on a perdu dans l'inondation : des jeux de sociétés, des livres, de choses toutes bêtes. On n'avait pas imaginé qu'ils tenaient tant à ça, et qu'ils seraient content de pouvoir les retrouver. Il l'exprime aujourd'hui, à l'approche des fêtes. Cette mère de famille passera finalement Noël chez ses parents, en attendant les indemnisations des assurances.
"Beaucoup de personnes sont venues aider". À Villegailhenc, les stigmates de l'inondation sont encore très visibles. Pourtant la vie reprend son cours, tout doucement, assure le maire Jean-Michel Proust. Et notamment grâce aux bénévoles et aux donateurs. "Beaucoup de personnes sont venues aider les gens à vider et à nettoyer leur maison. Depuis, il y a toujours de la générosité via les dons financiers et physiques, comme des jouets pour les enfants", explique-t-il.
Des dégâts en cours d’estimation. Mais de nombreuses incertitudes demeurent encore quant à l'avenir du village. "Les maisons détruites sont fermées. Il faut les sécher et on ne sait pas encore combien de personnes pourront y revenir", poursuit Jean-Michel Proust. "Actuellement nous sommes en train de faire le diagnostic des maisons les plus touchées dans le cœur du village. Les travaux n'ont pas encore commencé, nous sommes dans la phase d'étude et de financement", précise l'édile.