Plus que deux jours avant ce qu'on appelle "le mur du 5 décembre". Un jeudi noir dans les transports, mais aussi dans les écoles, puisque selon les syndicats, près de la moitié des écoles primaires seront fermées. Le gouvernement, de son côté, se refuse pour le moment à donner des chiffres précis. Invité sur Europe 1 mardi matin, le secrétaire d'État en charge de la Jeunesse, Gabriel Attal, a simplement prévenu que "le mouvement sera suivi"... et promis d'activer le service minimum d'accueil des élèves. Mais pour Francette Popineau, co-secrétaire générale et porte-parole du SnuiPP (premier syndicat d'enseignants du Primaire), cela ne signifie pas que ce service minimum sera effectif.
"À l'impossible, nul n'est tenu"
"Effectivement, les communes sont tenues de mettre en oeuvre un service minimum d'accueil", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Mais à l'impossible, nul n'est tenu. Les communes seront aussi confrontées aux agents communaux qui vont être également grévistes." Or, ce sont les agents communaux qui sont censées assurer le service minimum. "Cela va être très compliqué", prévoit donc la syndicaliste. Gabriel Attal ne disait d'ailleurs pas autre chose le matin même. "Il peut y avoir des communes où les agents sont majoritairement en grève, et dans ce cas-là on ne peut pas prévoir d'accueil", avait-il rappelé.
"La seule solution qui restera est celle de l'entraide"
Francette Popineau se dit "consciente des difficultés que cela pose pour les familles". "La seule solution qui restera est celle de l'entraide, entre voisins, dans la famille ou dans le couple. Mais ce mouvement est très soutenu et beaucoup de parents d'élèves nous ont fait part aussi du fait qu'ils comptaient être grévistes." La syndicaliste a par ailleurs rappelé les prévisions des syndicats en matière de taux de grévistes : "on compte aujourd'hui pratiquement sept enseignants sur dix qui seront en grève jeudi. Gabriel Attal a raison de dire que c'est un mouvement qui va être suivi."