Hier, 1,5 million de manifestants ont défilé dans les rues de France selon la CGT, 800.000 selon le ministère de l'Intérieur, tout cela conjugué à un réseau de transports à l'arrêt. En cette journée, le gouvernement a voulu jouer la sérénité. "La mobilisation correspond à ce qu'on avait anticipé", indique-t-on à Matignon, où il n'est pas question de montrer la moindre inquiétude après les manifestations d'hier, encore moins de minimiser. Édouard Philippe a même "rendu hommage" aux syndicats qui, d'après lui, ont "bien organisé les manifestations".
"Dans un conflit, il faut avoir des alliés"
Laisser les mobilisations se dérouler donc, tout en tendant la main aux syndicats : voilà la stratégie pour préparer la suite. "Dans un conflit, il faut avoir des alliés", souligne un ministre. Le gouvernement pourrait donc faire un geste en direction de la CFDT en renonçant à l'objectif d'équilibre du régime en 2025. L'exécutif laisse aussi à la concertation la durée des phases de transition, la pénibilité ou encore le cumul emploi retraites.
Les discussions se poursuivent encore aujourd'hui, avant les derniers calages. Édouard Philippe présentera ensuite l'architecture globale de la réforme la semaine prochaine, y compris si la grève se poursuit d'après son entourage. Emmanuel Macron, qui pour l'heure laisse son Premier ministre en première ligne, n'exclut pas de s'exprimer ensuite.