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«Il y a toujours une course à l'innovation» : les éboueurs s'adaptent aux horaires des dealers à Compiègne

Théo Grevin // Crédit photo : Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP - Mis à jour le . 1 min

La guerre contre le narcotrafic se livre aussi dans des villes moyennes comme Compiègne, dans l'Oise, qui joue à cache-cache avec les dealers. Dans quatre quartiers de la ville, la collecte des poubelles est anticipée le matin, pour éviter que les trafiquants n’utilisent les conteneurs pour monter des barrages près des points de deal.

Dans cette ville de 40.000 habitants, les dealers se sont emparés de certains quartiers populaires. Face au narcotrafic qui sans cesse se réinvente, la mairie de Compiègne est démunie. Aujourd'hui, elle a décidé de changer de tactique, en prenant des mesures d'adaptation surréalistes pour éviter que les poubelles ne servent de barrage lors des interventions policières. L'heure de collecte des déchets a donc été décalée mais cela ne suffit pas.

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Des dealers toujours plus innovants

Pour ralentir les policiers lorsqu'ils interviennent, les délinquants n'hésitent pas à utiliser des poubelles en feu comme barricade. Mais la municipalité a trouvé la parade. Dans le quartier du Clos des Roses, désormais les éboueurs s'adaptent aux horaires des dealers. Les conteneurs sont vidés le matin, puis rangés. Des mesures nécessaires pour une riveraine. "Pour l'instant, c'est déjà bien comme ça. Au moins le soir, il n'y a rien qui traîne et on peut passer tranquillement. Peut-être qu'avec ça on y arrivera", estime-t-elle. 

Mais arriver à déloger les dealers qui se renouvellent sans cesse n'est pas une mince affaire. Depuis quelques jours, pour monter leur barrage, les trafiquants ont remplacé les poubelles par les barrières de chantier de la ville. "Il y a toujours une course à l'innovation avec les dealers", regrette Oumar Ba, adjoint au maire de Compiègne. "Pour la prochaine étape, qu'est-ce qu'on va faire avec le balai de chantier ? Est-ce qu'on va tous les ranger le soir et le lendemain les remettre sur le chantier ?".

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Malgré les efforts de la mairie, certains habitants inquiets préfèrent fuir le quartier. "Les pompiers ne viennent pas automatiquement quand on les appelle. Quand ils intervenaient, ils se faisaient agresser. Malheureusement, cette situation mettait les habitants en danger. Moi, j'ai préféré partir", raconte une riveraine. Le maire de Compiègne plaide maintenant pour une réponse politique venant de l'État, de manière à enfin apporter des solutions pérennes.

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