Un an après l'explosion d'un immeuble du cœur de Marseille qui avait fait huit morts et plusieurs blessés rue de Tivoli, sans doute après une fuite de gaz, l'enquête se poursuit afin de déterminer les responsabilités, éléments attendus par les rescapés en attente d'indemnisations.
Une explosion très violente
A ce jour "58 parties civiles sont constituées" et seules 20 d'entre elles ont été auditionnées par le magistrat instructeur, a précisé lundi le parquet de la cité phocéenne à l'AFP. Les autres auditions reprendront à compter du début du mois de mai. "Une commission rogatoire a été délivrée à la police judiciaire qui continue les investigations sous le contrôle du juge d'instruction. Des expertises vont être prochainement diligentées, notamment sur le plan technique et sur les plans médical et psychologique", a-t-il ajouté.
Cette explosion d'une très grande violence survenue au beau milieu de la nuit du 8 au 9 avril, veille de Pâques 2023, avait entraîné l'effondrement immédiat de l'immeuble situé au 17 rue de Tivoli, dans un quartier vivant et familial du centre de Marseille. L'hypothèse d'une fuite de gaz a toujours été privilégiée par les enquêteurs. Un second immeuble, situé au numéro 15, s'était également effondré quelques heures après le premier, après avoir été évacué.
L'enquête a permis jusqu'ici de confirmer que l'explosion s'était produite au premier étage de l'immeuble, étage où vivait une femme seule de 88 ans, Antoinietta Alaimo (épouse Vaccaro), une des huit victimes. Parmi les autres personnes décédées dans ce drame, un couple de trentenaires mais surtout des figures historiques et âgées de ce quartier familial et animé.
Le drame toujours inexpliqué
L'enquête menée dans le cadre d'une information judiciaire contre X pour "homicide et blessures involontaires", confiée à plusieurs juges d'instruction, suit son cours. Elle consiste à "rechercher le mécanisme ayant conduit à un écoulement de gaz puis à une activation et à déterminer si une maladresse, imprudence, inattention, négligence ou un manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement est à l'origine des décès ou des blessures", avait indiqué en avril 2023 la procureure de l'époque, Dominique Laurens.
"Pour faire suite à plusieurs constitutions de parties civiles relatives aux conséquences matérielles, notamment immobilières, de l'explosion", le parquet de Marseille a étendu l'enquête le 18 janvier aux faits de "destruction, dégradation, détérioration involontaire par explosion ou incendie", a-t-il précisé à l'AFP.
De nombreux rescapés évacués attendent les conclusions de ces enquêtes dans l'espoir d'obtenir des indemnisations et remboursements de la part de leurs assurances. Un rassemblement silencieux est prévu mardi, un an après le drame, près du 17 rue Tivoli, pour rendre hommage aux victimes.