Le débat sur le projet de loi immigration se poursuit au Sénat. Jeudi, les articles prévoyant de faciliter l'expulsion des délinquants étrangers ont été votés. Qu'en est-il des clandestins mineurs non accompagnés (MNA) ? C'est l'angle mort de ce projet de loi. Plusieurs amendements pour une recentralisation de leur accueil ont été rejetés en commission. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux dans les Bouches-du-Rhône. La présidente du conseil départemental, Martine Vassal, menace de se mettre hors la loi et de ne plus assurer leur hébergement, car la "situation n'est plus supportable" selon elle.
Manque de places d'accueil
Des tentes de camping installées sous un kiosque à musique et autres dortoirs de fortune. La situation de ces jeunes migrants, comme Moussa, semble déjà hors de contrôle. "Je suis né en 2008, j'ai 15 ans et demi. Actuellement, on vit dans un squat, ça fait entre 2 et 3 mois. Après, on n'a pas le choix", explique l'adolescent.
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Ils sont aidés par des bénévoles comme Jeanne, du collectif 113, qui dénonce le manque de places d'accueil. "Est-ce qu'il y a un afflux massif ? Oui, là, on revient à la situation de 2018. Les jeunes sont de plus en plus jeunes. Il y a beaucoup plus de filles aussi, mais il y en a plein qu'on ne voit pas et qui sont dans des réseaux de prostitution, dans des réseaux de trafiquants de stups... Mais on pense qu'ils sont en grand danger, évidemment", souligne la bénévole.
Le nombre de mineurs isolés multiplié par dix en huit ans
La charge est devenue intenable pour ses services départementaux, déplore Martine Vassal. "La difficulté, c'est que nos structures sont sursaturées. Quand j'ai eu l'honneur de prendre la présidence du département en 2015, il y avait 200 mineurs non accompagnés, ça faisait 8 millions et demi de budget. Aujourd'hui, on en est à 2.000 donc ça 85 millions de budget."
Elle l'assure : sans aide de l'État d'ici l'an prochain, elle suspendra l'accueil des mineurs non accompagnés.