Des "comportements d'évitement", voilà ce que constate dans sa dernière étude parue mardi l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Ainsi, pour des raisons de sécurité, 17% de la population en France renonce à sortir seul(e), que ce soit souvent, parfois ou très rarement. Chez les femmes, cette proportion monte même à 26%.
Les personnes âgées aussi. Les caractéristiques individuelles jouent quand il s'agit de décider ou non de sortir de son domicile. Ainsi, si un quart des femmes adoptent ce "comportement d'évitement", c'est le cas de seulement 6% des hommes. En début de soirée, l'écart est cependant moindre : les femmes sont 52% à renoncer à sortir à ce moment de la journée, contre 43% des hommes.
D'autres catégories de la population sont aussi méfiantes quant à sortir seuls : les personnes de plus de 66 ans et les jeunes de 14 à 25 ans, respectivement à 22% et à 20%.
L'insécurité ressentie joue. Le passé des personnes sondées a aussi joué sur leur réponse, selon l'ONDRP. Ainsi, le renoncement à sortir de chez soi "concerne plus de 31% des victimes de vols violents". La nature du quartier où se situe le domicile a aussi une conséquence sur le comportement des sondés.
"Renoncer à sortir seul(e) de chez soi est d’autant plus fréquent parmi les individus qui éprouvent de l’insécurité dans leur quartier, mais aussi ceux qui sont gênés par l’observation de phénomènes liés à la drogue ou à la consommation exagérée d’alcool", est-il rapporté dans l'étude pour laquelle 16.000 personnes ont été interrogées. Ainsi, 44% des sondés qui déclarent se sentir en insécurité dans leur quartier renoncent à sortir seul, contre 10% chez ceux qui se disent en sécurité dans leur quartier.