Puéricultrices et assistantes maternelles se mobilisent jeudi à l'appel du collectif "pas de bébés à la consigne", deux mois après la journée d'action du 28 mars. Les parents vont devoir faire face à nouveau à des grèves et parfois à des crèches fermées. Les personnels de la petite enfance s'inquiètent d'un projet d'ordonnances du gouvernement qui assoupliraient les conditions d'accueil des bébés, en particulier dans les crèches. Aujourd'hui en France, il manque entre 200 et 300.000 places en crèche.
Vers un élargissement des critères d'encadrement
Si le gouvernement s’est engagé à ouvrir de nouvelles places, il devrait avoir du mal à tenir sa promesse sans assouplir les règles d'accueil et d'encadrement, comme le réclament haut et fort les entrepreneurs du secteur. Le projet d'ordonnances prévoit notamment de simplifier la règle du nombre d'encadrants par enfant. Aujourd'hui, il faut un adulte pour cinq bébés, c’est-à-dire les plus petits, ceux qui ne marchent pas, et un adulte pour huit quand il s'agit des plus grands.
Le texte avance deux hypothèses : soit la règle reste la même, mais le critère de la marche, jugé trop contraignant, est remplacé par celui de l'âge, ce qui donnerait un adulte pour cinq enfants de moins de 18 mois et huit enfants pour les plus de 18 mois. Soit, hypothèse plus radicale, on décrète la présence d’un adulte pour six enfants, quel que soit leur âge.
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"On ne sera plus sur de la bienveillance, on sera sur de la maltraitance"
Autre évolution prévue par cette ordonnance : le nombre de m² par enfant. Il resterait à 7m² comme aujourd'hui sauf dans les zones denses où il pourrait descendre à 5.5 m² par enfant. "On aura des enfants qui ne seront pas bien accueillis, on ne pourra pas faire des activités correctes ni donner une alimentation correcte. On passera complètement à coté de l’apprentissage", s'agace auprès d’Europe 1 Jessica, auxiliaire de puériculture à Paris. "On ne sera plus sur de la bienveillance, on sera sur de la maltraitance, c’est le mot qu’il faut employer !", dénonce encore cette gréviste.
De son côté, le gouvernement s’est donné deux mois, jusqu'au 15 juillet, pour trouver un terrain d'entente avec les personnels de secteur.