Les groupes de niveau en 6e et 5e au collège, mesure controversée du gouvernement démissionnaire, seront mis en place "avec souplesse et pragmatisme", a déclaré la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet. "J'ai souhaité que cette réforme soit mise en œuvre. Mais j'ai souhaité aussi qu'elle le soit avec pragmatisme et souplesse. Aux établissements et aux équipes d'agir pour atteindre les objectifs de la réforme", a dit la ministre de l'Éducation démissionnaire lors de sa première conférence de presse de rentrée dans un contexte politique inédit.
Quel avenir pour le brevet ?
Annoncés par Gabriel Attal alors ministre de l'Éducation nationale mais vilipendés par une bonne partie du monde éducatif, les groupes de niveau rebaptisés "groupes de besoins" par Nicole Belloubet, ont pour objectif de faire "progresser tous les élèves dans la maîtrise des savoirs fondamentaux en prenant mieux en compte leur diversité", a avancé la ministre.
Elle a également clarifié le flou sur l'avenir du brevet, qui évolue dans une nouvelle version dès l'année scolaire 2024/2025. Les chefs d'établissement demandaient à ce que la ministre face des annonces à ce sujet avant le 2 septembre. "Les nouvelles modalités d'évaluation de la session 2025 du brevet concernent le passage de 50/50 à 40/60 pour augmenter la part donnée aux épreuves de fin d'année, la prise en compte de toutes les disciplines de 3e pour les 40% de contrôle continu et la mise en place des commissions d'harmonisation académiques", a expliqué la ministre.
En raison du contexte politique, "ces textes sur les nouvelles modalités d'évaluation ont dû être reportés. Dès la fin de cette période, nous devrions pouvoir en assurer la publication pour qu'ils puissent entrer en vigueur pour le brevet 2025", a-t-elle promis. Elle a aussi précisé que l'obtention du brevet ne sera probablement pas obligatoire pour le passage en classe de seconde. "Ces nouvelles modalités d'évaluation ne sont pas nécessairement corrélées avec l'obligation d'obtention du brevet pour intégrer le lycée, le décret prévu à cette fin étant gelé à ce stade".
Expérimentation de l'interdiction du téléphone portable
À la suite des préconisations de la commission écrans voulue par Emmanuel Macron, la ministre démissionnaire a également annoncé l'expérimentation de l'interdiction du téléphone portable dans 200 collèges, avant une possible généralisation de cette "pause numérique" en janvier 2025. Plus globalement, concernant le contexte de cette rentrée particulière, elle a évoqué un "contexte un peu inédit sur le plan politique" mais "les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu pour l'école, ni un temps mort. C'est un temps d'action car l'école n'attend pas", a-t-elle justifié.