Le premier syndicat étudiant (l'Unef) et la principale fédération d'associations (la Fage) ont dénoncé mercredi un nouveau décret du gouvernement, qui prévoit selon eux une baisse des aides au logement pour les jeunes en insertion professionnelle. La mesure, selon les deux organisations étudiantes, vise cette fois les jeunes de moins de 25 ans, qui ont un emploi précaire (CDD, intérim). L'idée est de calculer le montant de l'APL (Aide personnalisée au logement) au moment où le jeune constitue son dossier, et non plus en regardant la situation fiscale deux ans auparavant, ce qui était plus avantageux.
Moins d'APL à partir de 800 euros de loyer. Le gouvernement "prévoit d'attaquer en catimini ces aides au logement" en changeant les modalités de calcul des APL pour les jeunes, s'est ému la Fage dans un communiqué. Selon la fédération étudiante, les jeunes gagnant "moins de 1.290 euros mensuels" perdraient "environ 750 euros annuels" si la mesure passait. Pour l'Unef, le montant des aides au logement "diminuerait à partir de 800 euros de loyer pour un étudiant" vivant seul et "à partir de 490 euros de loyer par étudiant dans une colocation".
Au moins 150.000 jeunes concernés. Selon les deux organisations étudiantes, ce sont entre 150.000 et 200.000 jeunes qui seraient touchés par une telle mesure. "Cette histoire arrive à peine une semaine après les élections régionales, pour lesquelles 65% des jeunes se sont abstenus", a rappelé le président de l'Unef William Martinet, qui ironise sur la réponse du gouvernement : "On tape sur les APL et on précarise les jeunes".
En novembre, lors de l'examen du projet de loi de finances, le gouvernement avait reculé sur un amendement déposé par les parlementaires socialistes qui prévoyait le versement sous condition de ressources des APL aux étudiants. L'amendement, qui ciblait alors l'ensemble des étudiants, aurait pu toucher "jusqu'à 500.000 jeunes" qui auraient perdu de "100 à 200 euros par mois", selon les organisations étudiantes.