Libération d'Auschwitz : à Paris, une exposition dévoile le fonctionnement du camp à travers des photos prises par les nazis
À l'occasion des 80 ans de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, le mémorial de la Shoah à Paris organise une grande exposition basée sur un album photo baptisé "l’Album d'Auschwitz". À travers presque 200 photos, les visiteurs pourront découvrir en détail le fonctionnement du camp, renseigné par les nazis eux-mêmes.
Le monde commémore ce lundi la libération du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau. Il y a tout juste 80 ans, le 27 janvier 1945, l’Armée rouge libérait pas moins de 7.000 prisonniers du camp d'Auschwitz. À l'intérieur de ces murs, entre 1940 et 1945, plus d'un million de personnes, principalement juives, ont été tuées. Mais il n'y a pas qu'en Pologne que l'émotion sera importante ce lundi, puisqu'un hommage est également organisé au mémorial de la Shoah, à Paris.
Pour l'occasion, le mémorial a lancé une exposition depuis jeudi, basée sur “l’Album d'Auschwitz”, qui rassemble près de 200 clichés et montre comment les nazis ont photographié leurs propres crimes.
"Montrer comment le travail se déroule"
Ainsi, au printemps 1944, alors que le Reich est affaibli, de nouveaux convois, principalement de Juifs hongrois, arrivent à Auschwitz. À la descente du train, le “tri” des déportés : chaque étape est documentée par ces 197 photos, prises par les nazis eux-mêmes.
”Leur vocation, c'est de montrer comment le travail se déroule, comme on leur a ordonné de le faire”, explique au micro d'Europe 1, Sophie Nagiscarde, directrice des activités culturelles au mémorial. "Tout est organisé. Le process, on va dire à son apogée, au meilleur de son fonctionnement, est pensé avec toute la rationalité qui était demandée", poursuit-elle.
Des photos qui ont servi pour condamner des Nazis
À la vue de ces images, Alain, un visiteur, ne peut s'empêcher de penser à ses grands-oncles, déportés. "Je souris… c'est idiot de sourire, parce qu'on a envie de pleurer. C'est au-delà de tout. Ces photos, c'est une tâche, une tâche dans (l'histoire de ndlr) l'humanité”, confie-t-il, visiblement ému.
“L’Album d'Auschwitz” n’a pas disparu grâce à une déportée qui a mis la main dessus à la libération d’un autre camp. Les photos qu’il contient ont servi de preuves pour condamner à mort Adolf Eichmann, responsable logistique de la "solution finale".