1:13
  • Copié
Marion Gauthier, édité par Antoine Terrel , modifié à
En grève depuis le 21 octobre, des cheminots du technicentre de Châtillon se réunissaient une nouvelle fois vendredi, lançant un appel au rassemblement. 
REPORTAGE

En ce weekend de la Toussaint, le trafic restera perturbé sur l'axe Atlantique, même si la SNCF promet la circulation de 8 TGV sur 10. Plus d'une semaine et demi après le début de la grève déclenchée le 21 octobre au technicentre de Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, les 200 cheminots impliqués dans le mouvement restent mobilisés. Ils avaient lancé vendredi un appel au rassemblement devant leur centre. Europe 1 y était. 

Devant le technicentre, une petite vingtaine de salariés, irréductibles et tenaces, étaient réunis autour d'un énième piquet de grève et d'un barbecue, le tout sous la pluie. Pas syndiqués pour la plupart d'entre eux, les salariés espèrent, d'ici lundi, réussir à rassembler plus de monde, et à perturber d'autres lignes que celles de la région Ouest. "On tient le coup, on est encore là, on est résistants", se réjouit un participant.

À ses côtés, Rachid, l'un des leaders du mouvement, assure qu'il restera jusqu'au bout. "C'est la première fois que je vois ça, on ne savait pas que ça allait durer aussi longtemps", explique-t-il au micro d'Europe 1. "On cumule le ras-le-bol depuis quelques années", décrit encore le cheminot, avant de faire un premier bilan : "Là en faisant grève radicalement, en cinq, six jours, on a bougé quelques lignes". 

"Les problématiques qu'on rencontre à Châtillon sont généralisées"

Les salariés grévistes ont en effet obtenu quelques maigres avancées, comme l'assurance de ne pas être sanctionnés pour avoir paralysé le trafic. Mais le mouvement peine à se coordonner. De son côté, Philippe, cheminot depuis 15 ans, estime que c'est toute une corporation qui devrait les soutenir. "Les problématiques qu'on rencontre à Châtillon sont généralisées. On n'est pas les seuls à subir des pressions managériales, à travailler en sous effectif, en mode dégradé. Dans mon équipe on est censé être neuf techniciens, ça fait plus d'un an qu'on tourne à six", argumente-t-il. 

À Châtillon, les grévistes vont donc continuer à se mobiliser, pour ne pas avoir mis à l'arrêt tout un technicentre pour rien. Ce week-end, il tiendront notamment deux assemblées générales par jours et surveilleront, si, au loin, les cheminots des sites voisins viennent se joindre à eux.