Veut-on de l'énergie solaire "made in France" ? Après 15 ans d'existence, le fabricant de panneaux photovoltaïques Systovi situé à Carquefou, près de Nantes, pourrait mettre la clé sous la porte et laisser 87 salariés sur le carreau si elle ne trouve pas un repreneur d'ici mi-avril. En cause, la concurrence chinoise très agressive qui est en train d'anéantir totalement la filière française.
Concurrence déloyale
Pourtant, jusqu'à l'été dernier, tout allait pour le mieux dans cette usine de panneaux solaires, boostée notamment par la transition énergétique. "Et puis les Chinois, en quelques semaines, ont divisé leur prix par deux parce qu'ils sont subventionnés par le gouvernement chinois", s'alarme Paul Toulouse, directeur général de Systovi.
"Donc, ils arrivent avec des camions entiers de panneaux sur le territoire européen à des prix cassés qui rendent la compétition déloyale. Le dumping exercé par les industriels chinois fait que ça a emporté beaucoup des décisions des donneurs d'ordre", poursuit-il au micro d'Europe 1.
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Les Chinois règnent en maître sur le marché
Résultat, l'entreprise a vu ses commandes divisées par cinq, qu'elles viennent des particuliers comme des collectivités locales. "Ça nous arrive tous les jours de répondre à des appels d'offres. J'ai un exemple où il fallait couvrir un gymnase. On a fait une offre avec des panneaux posés par des gens qui connaissent les toitures françaises. Malgré tous les services qu'on a portés ailleurs, en maintenant les emplois qui ont de la valeur, on se retrouve écartés de l'appel d'offres parce que le prix va à une offre portée par des industriels chinois", regrette le directeur de Systovi.
Surtaxer les importations extra-européennes ou privilégier la production locale dans les marchés publics permettraient de stopper l'hégémonie chinoise dans l'Hexagone où aujourd'hui, 90% des installations photovoltaïques sont fabriquées dans l'empire du milieu.