Après plus de deux mois d'attente, l'heure de vérité a sonné pour Parcoursup. La nouvelle plateforme d'entrée dans les études supérieures délivrera mardi, à partir de 18 heures, ses premières réponses pour les quelque 810.000 futurs bacheliers et étudiants en réorientation. Le début, pour beaucoup d'entre eux, d'une nouvelle attente. D'après une estimation de la Cour des comptes réalisée en octobre dernier, 300.000 candidats pourraient ainsi ne pas recevoir de réponse positive ce 22 mai.
Quatre réponses possibles. Alors que 7,7 vœux ont été faits en moyenne, sur un maximum autorisé de dix, quatre types de proposition sont possibles : "oui", "oui si" – si l'université estime qu'une mise à niveau est indispensable - "non" et "en attente". Ce dernier cas signifie que l'établissement ne peut accepter votre dossier pour l'instant car le nombre de candidats est trop important.
De nouvelles propositions chaque matin. Mais la date "n'est pas fatidique", répète la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Contrairement à APB, qui publiait ses réponses lors de trois vagues successives distantes de plusieurs semaines, Parcoursup "fonctionne en continu". Le verdict pourra alors se transformer en "oui" à mesure que d’autres étudiants mieux classés se désisteront. Les places auxquelles les jeunes renoncent sont en effet "immédiatement" remises dans le système et les listes d'attente réactualisées chaque jour, avec de nouvelles réponses publiées en début de matinée.
Le rang communiqué. Cette année pour la première fois, le rang sur les listes d'attente sera d'ailleurs communiqué par toutes les filières, sélectives et non sélectives. "Même si on a l'impression d'être loin sur la liste, cela ne veut rien dire car les positions vont très vite bouger", assure Frédérique Vidal, qui promet qu'au moins deux tiers des inscrits auront reçu une proposition avant le baccalauréat, qui débute le 18 juin, et "80 % en juillet".
Accepter n'est pas forcément renoncer. La remarque vaut également pour ceux qui auraient reçu un ou plusieurs "oui". Si tel est le cas, mais que vous préférez un vœu "en attente", il est alors conseillé d' "accepter" la proposition qui vous est faite, pour ne pas risquer de se retrouver sans rien, puis cliquer sur "maintenir" pour le ou les vœux "en attente" qui vous intéressent toujours. Pour les "oui", "oui, si" et "en attente" qui ne vous intéressent plus, cliquez tout simplement sur "renoncer".
Si la règle est de ne pouvoir garder qu'un "oui" ou un "oui si", le nombre de réponses "en attente" est lui illimité. Quoi qu'il arrive, il s'agit surtout d'être très vigilant et réactif pour répondre en temps et en heure.
Des délais à surveiller. Entre le 22 mai et le 25 juin, vous aurez sept jours pour fournir une réponse, tout en sachant qu'aucune proposition de la part des établissements ne sera envoyée entre le 18 juin et le 25 juin, afin de ne pas perturber les élèves qui passent le bac. À partir du 26 juin, le délai passe d'une semaine à trois jours. Du 2 au 5 septembre, il ne sera plus que d'une journée. Or, si vous ne répondez pas dans le délai imparti, les propositions positives seront considérées comme rejetées.
Chaque année, quelque 70.000 jeunes inscrits sur la plateforme d'entrée dans les études supérieures ne se manifestent jamais, la plupart du temps car ils ont été acceptés dans une formation qui ne figure pas sur la plateforme (soit 15 à 20% des formations, qui devront, selon la loi, toutes y figurer d'ici 2020).
Une phase complémentaire à partir du 26 juin. Si vous êtes toujours sur liste d’attente le 26 juin et n'avez reçu aucune réponse positive, une phase complémentaire peut aussi vous permettre de formuler de nouveaux vœux dans la liste des places encore vacantes. Si rien n'a changé le 7 juillet, vous pourrez aussi obtenir l'aide de la commission d’accès à l’enseignement supérieur, pilotée par le recteur de votre académie, qui examinera votre dossier et vous proposera un cursus "le plus proche possible" de celui initialement souhaité. Rien ne vous obligera cependant à accepter cette proposition.
Demander le réexamen de son dossier. Autre possibilité : demander le réexamen de votre candidature auprès de votre académie. Il faut pour cela justifier "de circonstances exceptionnelles" : état de santé, handicap ou inscription en tant que sportif de haut niveau…
Enfin, la loi vous permet aussi de demander "la communication des informations relatives aux critères et modalités d’examen" de vos candidatures, "ainsi que des motifs pédagogiques qui ont justifié la décision prise". Des informations qui pourraient vous être utiles dans l’éventualité d’un recours devant un tribunal administratif.
Si vous n'avez reçu que des "non"
Si vous n'avez postulé que pour des filières sélectives et obtenu que des refus, des commissions peuvent examiner votre dossier dès mardi avant de revenir vers vous avec une ou plusieurs propositions.