Six mois après les inondations dans l'Aude, retour à Villegailhenc : "On a espoir de retrouver le village que l'on avait avant"

Villegailhenc 1280 4:15
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Romain David , modifié à
Au micro d'Europe 1, Gaël Coussinoux, boulanger sinistré par les inondations à Villegailhenc, dans l'Aude, revient sur la lente reconstruction du village.
INTERVIEW

Le 15 octobre, de terribles inondations ravageaient le département de l'Aude, faisant 15 morts et des milliers de sinistrés, notamment à Villegailhenc, où Europe 1 avait déplacé sa matinale le lendemain de la catastrophe. Dans cette petite commune, des habitants ont vu jusqu'à 3,5 mètres d'eau s'engouffrer dans leur maison. Six mois plus tard, Villegailhenc est encore à l'arrêt.

"Petit à petit, ça reprend vie. On a espoir de retrouver le village que l'on avait avant le 15 octobre, parce que c'est un village où il fait bon vivre", a déclaré lundi au micro de Nikos Aliagas, sur Europe 1, Gaël Coussinoux, boulanger à Villegailhenc. "On se bat tous à notre manière pour retrouver l'harmonie qu'il y avait dans le village".

Le jour de l'inondation, de nombreux bâtiments ont été détruits et le pont qui traversait la ville, enjambant le ruisseau de Trapel, a été emporté par la crue. "Nous avons un pont temporaire : il doit être démonté pour être remplacé par un pont normal", rapporte Gaël Coussinoux. "Le ruisseau a été remodelé". Plusieurs habitations, identifiées comme étant situées sur une zone à risques, doivent également être démolies.

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Des indemnisations qui tardent à venir

Le lendemain du drame, ce boulanger avait trouvé son local dévasté par la brusque montée des eaux. "Pour le moment, j'ai reçu un chèque de 2.000 euros", rapporte-t-il, alors que les assurances ont estimé à 20.000 euros le montant total de la facture. Ce boulanger arrive pourtant à un autre calcul, autrement plus élevé : "Les devis à neuf ont été estimés à 95.000 euros", glisse-t-il.

"Nous attendons juste d'être remboursé à la vraie hauteur du sinistre et de pouvoir rouvrir le plus vite possible", poursuit Gaël Coussinoux. "D'un côté, notre banque nous a coupé les vivres suite au découvert qui s'agrandit de jour en jour, et d'autre part l'assurance attend que je rouvre pour me donner l'argent", déplore -t-il. Il a toutefois réussi à obtenir de son banquier une suspension des mensualités de remboursement liées à un prêt. "On est dans un cercle vicieux. Il va falloir que quelqu'un puisse débloquer tout ça."

Pour pouvoir se sortir de cette situation, et compenser une indemnisation qu'il estime trop basse, cet artisan a lancé début mars une cagnotte Leetchi qui, pour l'instant, lui a permis de récolter 9.800 euros.