Lundi, la défenseure des droits, Claire Hédon, a envoyé une lettre de recommandation au maire de Valence concernant la suppression d'aides aux familles de mineurs condamnés par la justice. La mesure avait été décidée par la municipalité après des violences urbaines survenues fin 2020.
Les familles des fauteurs de troubles avaient été privées de chèque culture et de chèque pour pratiquer le sport. Les aides pour accéder aux transports ou pour payer la cantine avaient elles aussi été suspendues pour les familles concernées. La défenseure des droits demande la suppression de cette mesure au nom de l'intérêt supérieur de l'enfant et notamment ceux des frères et soeurs des délinquants mis en cause. Par ailleurs, Claire Hédon estime que cette mesure remet en cause le droit constitutionnel car il est impossible de contester cette privation.
"Les parents comprennent la menace financière sur le portefeuille"
"Je n'ai aucune raison de verser des aides quand les familles n'acceptent pas de participer à l'éducation de leurs propres enfants", s'est défendu Nicolas Daragon, le maire Les Républicains de Valence, invité au micro d'Europe 1 ce mercredi. "Les parents comprennent la menace financière sur le portefeuille", a-t-il ajouté. L'édile affirme d'ailleurs que sur les trente familles concernées par la mesure, toutes ont accepté le parcours éducatif proposé par la Mairie pour pouvoir à nouveau bénéficier des aides.
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Selon l'invité d'Europe 1, la décision de la défenseure des droits est "ahurissante" : "C'est du verbiage juridique sur sept pages pour nous expliquer qu'on doit continuer de subventionner les parents qui se détournent de l'éducation de leurs enfants, même s'ils commettent des actes de délinquance. Dans quel monde vit-on ? On ne comprend plus le droit français."
"Je ne reviendrai pas sur cette décision"
"On a déjà entendu parler de cette défenseure des droits sur les contrôles d'identité. Je pense qu'elle a des accointances politiques. Ce que je voudrais lui dire, c'est que je n'ai pas le même avis qu'elle. Je ne reviendrai pas sur cette décision", a-t-il assuré au micro d'Europe 1
Le maire de Valence a également rappelé que les familles dont les enfants commettent des actes de délinquance étaient également susceptibles de voir leur droit au logement social révoqué. "Depuis 2014, un processus nous permet, après deux mises en demeure, de demander une résiliation judiciaire du bail." La commune en aurait résilié 140 depuis le début du dispositif. "Dans une cage d'escalier de 25 appartements, on a parfois une famille qui empêche tout le monde de vivre tranquillement. Ces gens-là, il n'y a pas de raison qu'on continue de les aider au travers d'un logement social", argue le maire.