C'est une polémique qui prend de l'ampleur. Tout est parti d'un tweet du député LR Éric Ciotti ce samedi à la suite de la publication vendredi d'une vidéo. L'élu des Alpes-Maritimes s'émeut des images d'un jeu entre détenus et policiers à l'intérieur même de la prison de Fresnes, s'inspirant de la célèbre émission de téléréalité Koh-Lanta. Cette vidéo a provoqué un véritable tollé.
Nos prisons ne sont pas des colonies de vacances dans lesquelles détenus et gardiens tissent des liens d’amitié.
— Eric Ciotti (@ECiotti) August 20, 2022
Où est le respect pour les victimes et leurs familles qui voient ces délinquants s’amuser alors qu’ils purgent leur peine ? Où est la peur de la sanction ? pic.twitter.com/HxEV3S1RBt
On y voit des détenus, un des membres du personnel pénitentiaire et des jeunes issus de la banlieue de Fresnes s'affronter par équipe autour de différentes épreuves allant d'une course de karting à un concours de plongeon dans une piscine gonflable et du tir à la corde. Des défis organisés dans la cour de la prison et filmés par une équipe de tournage.
Éric Dupond-Moretti ordonne l'ouverture d'une enquête
Il s'agit en réalité d'une émission appelée "Kohlantess" et réalisée par le YouTubeur Djibril Dramé et qui a pour but de récolter des fonds pour plusieurs associations de quartier. Le tournage a eu lieu voilà une quinzaine de jours, mais la vidéo a été publiée vendredi soir sur YouTube. Et face au tollé sur les réseaux sociaux, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti a ordonné l'ouverture d'une enquête.
La réaction du garde des Sceaux, qui dénonce des images choquantes, laisse entendre que son ministère n'était pas au courant de l'organisation de ce tournage. Seulement voilà, un tel événement ne peut pas avoir lieu sans l'accord du ministère de la Justice, selon Philippe Kuhn, secrétaire régional du syndicat des surveillants pénitentiaires de Paris.
"Ce n'est pas entendable"
D'après lui, "toutes les autorisations ont été faites". "Donc je ne comprends pas pourquoi (Éric Dupond-Moretti) s'offusque alors qu'il était très certainement au courant. Effectivement, c'est un bad buzz certainement pour lui. En plein été où on fait des restrictions d'eau, on met une piscine en plein milieu de la détention, on la remplit avec ce qui sert en cas d'incendie. Ce n'est pas entendable", fait-il remarquer.
Les syndicats des surveillants pénitentiaires ont dénoncé l'événement dès le tournage au sein de la prison de Fresnes. De son côté, le ministère de la Justice n'a pas répondu à nos sollicitations.